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Vers les régions sud de Ngazidja : La route de Vuvuni à Ngazidja pourrait rouvrir aujourd’hui

Taximan, Aboudou Mouhoudine couvre l’axe Mitsudje-Moroni en passant par cette route de l’impossible. Ses propos virulents expriment, largement, le calvaire subi par des dizaines de centaines de personnes depuis de trop longs jours. «J’ai dû racheter de nouveaux pneus, de nouvelles pièces pour mon véhicule. Ce qui se passe n’est rien d’autre qu’une prise d’otage», a-t-il lâché.

 

Par Faïza Soulé Youssouf

Vuvuni à …. Kilomètres au sud de Ngazidja. Hier à 11 h, la localité semble en suspens. Quelques badauds circulent mais… aucune voiture. C’est que, à cinq cent mètres de l’entrée de Vuvuni, la route est bloquée pour réfection. Pour aller plus loin, il faut faire un détour. Un très grand détour par une voie non bitumée, chaotique, pour se retrouver toujours à… Vuvuni un peu avant la station de pompage. Les véhicules qui s’y engouffrent subissent d’ailleurs de fortes secousses. Les passants se couvrent le nez avec un pan de tissu pour éviter d’inhaler la poussière. Sans oublier qu’en plus d’être impraticable, le chemin emprunté est étroit. Il est très difficile voir impossible pour les grosses voitures et autres camions pour deux véhicules de passer en même temps. La priorité revenant, souvent, à celui qui «criera le plus», asurent des transporteurs.

Autre alternative, plus longue encore. Pour les bus en provenance, par exemple, de Hambu au lieu de continuer tout droit sur Vuvuni pour espérer être à Moroni en quelques dix minutes sans embouteillages, ils sont obligés de faire un grand détour. Donc de Vuvuni, ils descendent vers Mbachile, remontent à Ikoni pour arriver, finalement, à la capitale.

Taximan, Aboudou Mouhoudine couvre l’axe Mitsudje-Moroni. Ses propos virulents expriment, sans doute, le calvaire subi par des dizaines de centaines de personnes depuis de trop longs jours. «J’ai dû racheter de nouveaux pneus, de nouvelles pièces pour mon véhicule. Ce qui se passe n’est rien d’autre qu’une prise d’otage», a-t-il lâché.  Un client, à l’arrière de la voiture ajoute : «vous savez, pour ce trajet qui me prenait vingt cinq minutes, il me faut, désormais, 1h45 minutes. Comment dans de telles conditions, arriver au boulot ou à l’école  à temps». Un parcours du combattant, en effet. Et de s’écrier : «pourquoi ne condamnent-ils pas une seule voie au lieu de fermer les deux?» Bonne question.

Il y a aussi les personnes qui prennent leur taxi à Gobadju, à Moroni et qui sont déposés ici, à Vuvuni Kash «alors qu’il y en a qui vont plus loin, à Bweni par exemple, avec des colis. C’est très pénible pour eux», a témoigné Naim Said, que nous avons rencontré dans un petit restaurant situé à quelques mètres à peine de l’endroit où la route nationale est fermée.

Le restaurant en question affiche une petite mine. Deux ou trois personnes y sont attablées. «Nous ne vendons plus rien et nous avons dû réduire notre production de moitié puisque la plupart de nos clients viennent du Hambu et du Mbadjini», encaisse Ismaila Ali, vendeur dans cette épicerie qui fait, également, office de restauration rapide.

S’ils connaissent à peu près la date de fermeture de la route, ils sont incapables de dire quand les travaux prendront fin. Un autre commerce qui gamberge en attendant de jours meilleurs, la station service de la ville, a tout simplement «baissé les rideaux». Un employé rencontré sur place explique ce congé forcé par le fait que bus et autres véhicules ne viennent plus faire le plein ici et vont s’approvisionner en carburant à Ikoni» à quelques kilomètres de là. «Nous avons tenté de faire comprendre aux hommes du chantier d’ouvrir ne serait-ce qu’une voie le matin afin que nous ne perdions pas nos clients mais ils ont refusé». Alors ils attendent…

Nous poursuivons notre trotte d’au moins un kilomètre pour aller à la rencontre des employés de la société Cbe qui mêne les travaux. Le chef de chantier, Azali Mohamed, explique qu’ils avaient bien tenté de ne fermer qu’une voie mais que les conducteurs ne respectaient rien. De guerre lasse, ils auraient été obligés de tout fermer «sous les huées et les insultes», a-t-il précisé. Il annoncera, par ailleurs, que la route nationale allait être rouverte normalement aujourd’hui.

La fin du calvaire pour autant? Seul l’avenir nous le dira. «En tout cas, cela fait huit mois que cette prise d’otage dure, avec des sursis de temps à autres. Ce n’est juste pas possible», a martelé un passager visiblement excédé.

Alwatwan 

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