La sonnette d’alarme est tirée : Madagascar s’enfonce dans une crise alimentaire dramatique, où les enfants deviennent les premières victimes. Selon les dernières estimations de Save the Children, le nombre d’enfants de moins de cinq ans touchés par la malnutrition aiguë pourrait atteindre 558 000 d’ici avril 2026. Une progression vertigineuse de 54 % par rapport aux prévisions initiales. Parmi eux, 155 000 souffriraient d’une forme sévère, potentiellement fatale sans prise en charge rapide.
Cette détérioration inquiétante s’explique par une succession de chocs climatiques qui ravagent l’île : sécheresses prolongées, cyclones violents et invasions de ravageurs ont compromis les récoltes de base. Déjà fragilisées, des communautés entières voient leurs ressources s’épuiser, tandis que les prix alimentaires flambent. Dans le même temps, un système de santé trop faible peine à répondre aux besoins, accentué par la recrudescence de maladies comme le paludisme ou la diarrhée, qui frappent les plus jeunes.
Le paradoxe est glaçant : malgré une légère amélioration globale de la sécurité alimentaire, la malnutrition infantile explose. Les enfants, maillon le plus vulnérable, paient le prix d’un dérèglement climatique dont Madagascar n’est que victime collatérale. Le pays, responsable d’une infime part des émissions mondiales de gaz à effet de serre, illustre avec cruauté l’injustice climatique : ceux qui polluent le moins subissent les conséquences les plus lourdes.
IBM


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