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Union des MECK : L’inspection de la Banque Centrale révèle vols, abus de pouvoir et gestion chaotique

L’Union des Mutuelles d’Épargne et de Crédit des Comores (MECK) traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, marquée par des accusations de mauvaise gestion, des violations de réglementations bancaires et une procédure pénale visant plusieurs figures de son conseil d’administration.

Une mission d’inspection diligentée par la Banque Centrale des Comores (BCC) du 10 octobre au 8 novembre 2024 a mis en lumière des manquements graves. Parmi les irrégularités relevées, l’acquisition controversée du complexe Les Arcades pour un montant de 1,106 million de francs comoriens a suscité l’indignation. Cette transaction viole plusieurs dispositions des statuts de l’Union des MECK, ainsi que des réglementations bancaires nationales.

Le rapport définitif, publié le 21 janvier 2025, pointe directement la responsabilité des administrateurs, parmi lesquels :

Faissoil Ben Aboubacar, président du Conseil d’administration de l’Union des MECK ;

Mahamoud Mohamed Chanfi, vice-président ;

Mohamed Nassur Mohamed, secrétaire général ;

Huit autres administrateurs impliqués dans la prise de décisions contraires aux statuts.

Le directeur général de l’Union des MECK, Ahamada Said, alias Bahassane, est également au cœur de l’affaire. Son agrément en tant que premier dirigeant a été suspendu par la Banque Centrale pour des « manquements graves aux dispositions légales et statutaires », en attendant les conclusions de la justice.

En octobre 2024, une procédure pénale a été ouverte au tribunal de Moroni contre les membres du conseil d’administration et deux dirigeants. Ils sont accusés d’abus de biens sociaux, de concussion, de faux en écriture privée de banque ou de commerce, ainsi que de violations des lois et règlements bancaires. Ces accusations ont conduit à la mise sous contrôle judiciaire des personnes mises en cause.

Face à ces révélations, le Gouverneur de la Banque Centrale a décidé de révoquer les administrateurs fautifs, conformément à l’article 11 de la loi n°20-027/AU et à l’article 65 de la loi bancaire. Il a également exhorté l’Union des MECK et les caisses de base concernées à nommer de nouveaux administrateurs dans le respect des statuts.

Ce scandale rappelle tristement une autre affaire : la disparition en 2016 de colliers d’or déposés par une cliente à la MECK-Moroni, une situation qui avait déjà mis à mal la réputation de l’institution. À l’époque, la direction avait reconnu les faits, mais aucun règlement concret n’a renforcé la confiance des clients depuis.

Aujourd’hui, la gravité des accusations pose une question cruciale : l’Union des MECK peut-elle regagner la confiance de ses clients et se conformer aux exigences de transparence et de responsabilité ? Alors que les procédures judiciaires se poursuivent, la Banque Centrale devra redoubler de vigilance pour empêcher d’autres dérives dans le système bancaire comorien.

Misbah Said

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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