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Un jeune de la diaspora se lance dans l’aviculture à Irohé

Dans la vie, il faut oser prendre des risques, c’est le cas de Djadaoui Moindandze. Ce jeune de la diaspora d’Irohe a monté son entreprise d’aviculture en démarrant avec 100 poussins. Avec une quantité énorme de production de 1,5 tonne de poulets en 2021, le jeune entrepreneur vise encore plus haut pour faire prospérer son entreprise.

Avec un diplôme d’ingénierie en informatique et système d’information en poche, Djadaoui Moindandze, jeune natif d’Irohe dans la région de Oichili au nord-est de Ngazidja, plaque tout à Marseille et s’installe aux Comores en 2020. Avec des ambitions, dans l’immobilier, l’informatique et l’élevage, il se lance dans l’aviculture. L’idée lui est venue en 2018 lorsqu’il était en vacance aux Comores. Ce père de 4 enfants à sillonné Ngazidja à la recherche du poulet frais en vain. Il s’est vite rendu compte que tout est à refaire dans le pays. « Cette prospection m’a donné l’idée. En réalité j’étais venu spécialement pour faire l’étude de marché pour mes activités d’immobilier et d’informatique. Et en 2019, il y avait le feu Omar Mhoussine donc tout allait mieux. Je suis revenu en 2020 pour redémarrer mes activités. Et à l’arrivée, il y avait le covid, c’est de là que j’ai vu qu’on n’arrivait pas à se procurer du poulet frais et je me suis lancé » avance-t-il.

En juillet 2020, il démarre son chantier de construction du poulailler à Irohe et monte son entreprise du nom de son feu grand père « Saido Farm ». Avec 100 poussins venant de la Tanzanie, en décembre 2020, il a écoulé cette marchandise. En 2021, il a produit 1,5 tonne de poulet, l’équivalent de plus de 1500 kg. « J’ai quelques clients cibles comme mon réseau de la diaspora. En mars 2021, j’ai rencontré une personne qui a fait encore décoller la vente de mes poulets. J’ai continué à produire davantage mais là on arrive à une certaine maturité ou la quantité produite ne trouve pas tout preneur au bon moment, mon réseau ne suffit pas à absorber ma quantité de production », lance-t-il, d’où l’idée de s’associer à un boulanger qui propose de la viande fraiche et il est en train de voir d’autres partenariats pour faire écouler ses produits. Avec des visions plutôt stratégiques. « Je ne vise pas les supermarchés pour l’unique raison qu’il vend du frais. Pour cela, il préfère la livraison à domicile », précise-t-il. Il fait entre autre la production d’œufs en petite quantité, une activité qu’il espère élargir à moyen terme.

Dans un chemin semé d’embuches, ce jeune entrepreneur compte relever le défi. Dans cette activité, il y a pas mal de contraintes. Au niveau national, l’on ne produit rien. « Il faut tout commander à l’extérieur, les poussins et la provende, ce qui n’est pas facile mais on s’accroche. Malgré le délestage, j’ai réussi à installer des panneaux solaires et j’ai fait construire une citerne pour l’eau. Pour les vitamines et autres, je stocke sur le long terme. Tout un paramètre à faire mais il faut oser entreprendre », lance-t-il, tout en invitant les jeunes de la diaspora comme lui d’oser franchir le pas. « Il n’y a personne qui va venir construire notre pays à notre place. Les étrangers vont prendre ce qui est à prendre et ils repartiront chez eux. Si on veut que les choses changent, il faut des sacrifices. C’est compliqué au départ mais finalement tout rentre dans l’ordre », conclut-il. Une bel exemple de l’esprit d’initiative qui ne demande qu’à s’épanouir.

Andjouza Abouheir / LGDC

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