Le directeur général de la Sonelec, Moumini Soilihadine, a présenté devant la presse la feuille de route issue du Forum national sur l’électricité. Le constat est sévère, mais l’ambition est claire : transformer une société en difficulté en un acteur capable de fournir de l’énergie fiable à tous les Comoriens.
Une entreprise à bout de souffle, mais une direction qui s’engage.Le pays a besoin de 254 gigawattheures par an pour fonctionner en continu, mais la Sonelec n’en produit actuellement que 150.
« Il nous manque 104 gigawattheures pour alimenter le pays 24h/24 », a reconnu le directeur général.
Il s’est engagé à combler ce déficit d’ici le premier trimestre 2027, malgré des infrastructures vieillissantes.
Pas de délestage, mais un réseau obsolète
Face aux critiques sur les coupures régulières, Moumini Soilihadine clarifie :
« Ce ne sont pas des délestages, mais des déclenchements ».
Il pointe du doigt un réseau encore géré comme dans les années 1980, avec des interrupteurs manuels provoquant des arrêts automatiques dès la moindre panne.
Une stratégie structurée pour redresser la Sonelec
Pour sortir de l’impasse, plusieurs mesures fortes sont annoncées :Passer de 16 % à 60 % d’énergies renouvelables, avec la géothermie opérationnelle dès 2030.
Généralisation des compteurs prépayés, y compris dans l’administration publique, qui doit 1 milliard de francs pour l’année 2024.Plan de reconversion du personnel dès 2026, la Sonelec reconnaissant un sureffectif de 50 %. Réduction d’une dette estimée à 12 milliards de francs
Objectif : résultat positif dès fin 2026
Malgré l’ampleur des défis, le directeur affiche un cap clair :Résultat net positif dès fin 2026
Chiffre d’affaires visé : 17 milliards de francs
Un pari audacieux pour une entreprise souvent vue comme le symbole des dysfonctionnements du secteur public comorien.
Face à une Sonelec fragilisée, Moumini Soilihadine semble décidé à provoquer un véritable électrochoc.
Le défi est immense : moderniser un réseau à bout de souffle, assainir les finances, responsabiliser les usagers et préparer la transition énergétique.
Mais s’il tient ses engagements, les Comoriens pourraient, à l’horizon 2027, bénéficier pour la première fois d’une électricité stable, 24h/24.
Un pari qui pourrait marquer un tournant historique dans le pays.


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