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Tenues traditionnelles comoriennes : un patrimoine vestimentaire en péril

Dans les rues de Moroni, les jeans slim et les sweats à capuche ont peu à peu remplacé les sahare et les dragila. Les tenues traditionnelles comoriennes, autrefois chargées de sens et de symboles, disparaissent lentement sous l’effet d’une mondialisation galopante. Une évolution vestimentaire qui inquiète autant les chercheurs que les défenseurs du patrimoine culturel.

Le chikoyi, le djuba, le subahiya ou encore le kanga ne sont plus portés que lors des cérémonies officielles ou dans certains villages restés fidèles aux traditions. Pourtant, ces vêtements incarnaient l’identité comorienne, racontaient l’histoire d’un peuple et reflétaient son organisation sociale. « Le mharuma, par exemple, indique le statut de celui qui le porte selon la façon dont il est noué. C’est un langage à part entière », explique Dr Abderemane Wadjih, anthropologue.

Cette perte de repères est encore plus marquée chez les jeunes, attirés par les codes venus d’ailleurs. À Ntsaweni, un adolescent confie que « les jeunes préfèrent copier ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux ou dans les clips musicaux ». Une tendance qui, selon le professeur Moussa Saïd Ahmed, menace la transmission des rites fondamentaux comme le Anda, pilier de la culture ngazidienne.

Dans certains villages comme Djomani ya Mbude, les règles vestimentaires traditionnelles restent néanmoins strictes. « Le dragila ou le nkandu ne peuvent être portés que par ceux qui en ont le statut. Sinon, des sanctions peuvent s’appliquer », avertit Youssouf Ahmada.

Alors que le métissage culturel s’impose, une question se pose avec urgence : comment sauver les tenues comoriennes de l’oubli sans freiner l’ouverture au monde ?

IBM

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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