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Tensions diplomatiques : Moroni dénonce la visite du secrétaire d’État kenyan à Mayotte

 

 Le ministère comorien des Affaires étrangères a exprimé sa profonde indignation lundi, après la visite officielle du Secrétaire d’État kenyan aux Affaires étrangères, Korir Sing’Oei, à Mayotte. Cette visite, qui s’est tenue le 31 mai 2025, a donné lieu à la signature de plusieurs accords économiques entre le représentant kenyan et les autorités locales de l’île, provoquant une vive réaction des autorités comoriennes.

Dans un communiqué officiel, le gouvernement comorien qualifie cette démarche d’« incompréhensible » et « contraire aux principes historiques de solidarité panafricaine », rappelant que le Kenya a toujours soutenu la position des Comores sur la question de Mayotte. Pour Moroni, la signature de ces accords avec ce qu’il appelle « une autorité de la puissance occupante » représente un revirement diplomatique inquiétant, susceptible de fragiliser les relations entre les deux pays.

Mayotte est un point sensible et central de la politique étrangère comorienne. Depuis le référendum controversé de 1974 – au cours duquel les Mahorais avaient choisi de rester français, contrairement aux trois autres îles de l’archipel qui ont accédé à l’indépendance – l’Union des Comores revendique Mayotte comme partie intégrante de son territoire national. Cette revendication est soutenue par plusieurs résolutions de l’ONU, de l’Union Africaine (UA) et de la Ligue des États Arabes, qui reconnaissent l’indivisibilité de l’archipel comorien.

Le soutien du Kenya à cette cause avait jusque-là été constant, en cohérence avec la position de nombreux États africains en faveur de l’intégrité territoriale des Comores. La visite de Korir Sing’Oei constitue donc un choc diplomatique, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte symbolique fort.

L’année 2025 est placée sous le signe des réparations historiques par l’Union Africaine, une initiative visant à reconnaître et réparer les séquelles du colonialisme sur le continent. Parallèlement, les Comores s’apprêtent à commémorer les 50 ans de leur indépendance proclamée… une indépendance que le gouvernement comorien qualifie toujours d’« inachevée », du fait de la persistance de la souveraineté française sur Mayotte.

Dans ce contexte, la démarche kenyane est perçue comme un camouflet diplomatique, non seulement pour Moroni, mais pour tous les pays africains qui militent en faveur d’un achèvement des processus de décolonisation encore ouverts.

Le ministère des Affaires étrangères comorien appelle le gouvernement kenyan à clarifier sa position et à revenir à la ligne historique de solidarité avec les Comores. Aucune annonce n’a encore été faite du côté de Nairobi, mais cette affaire pourrait entraîner des tensions au sein de l’Union Africaine si elle n’est pas rapidement désamorcée.

Cette situation met en lumière la fragilité des équilibres diplomatiques africains dans un monde où les intérêts économiques, les relations bilatérales et les revendications souveraines entrent parfois en collision. Pour les Comores, Mayotte demeure une ligne rouge, et chaque geste diplomatique contraire est perçu comme une atteinte directe à leur dignité nationale.

Said Hassan Oumouri

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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