
Il y a quelques semaines, le procureur d’Anjouan, Mohamed Abdallah, appelait les Comoriens à « faire confiance à la justice ». Dans une déclaration au journal national Alwatwan, il exhortait les citoyens à croire en l’intégrité de l’institution judiciaire. Pourtant, cette déclaration a été accueillie avec scepticisme par beaucoup, qui estiment que la justice aux Comores est souvent manipulée par ceux qui détiennent le pouvoir ou l’argent, laissant peu d’espoir aux citoyens ordinaires.
Un incident récent impliquant ce même procureur a ajouté du poids à ces critiques. Dans une tournure choquante, Mohamed Abdallah est accusé d’avoir violemment agressé un adolescent de 18 ans, à Hombo, près de Mutsamudu. Le jeune homme, qui aurait été impliqué dans une bagarre avec le fils du procureur, a été pris pour cible par Mohamed Abdallah lui-même, qui aurait décidé de « se faire justice » en lieu et place des procédures judiciaires.
Selon les témoignages, le procureur s’est rendu au domicile de l’adolescent et l’a violemment frappé en public. La scène, filmée et partagée sur les réseaux sociaux, a déclenché un tollé dans l’opinion publique. Comment un représentant de la loi, qui quelques jours plus tôt appelait au respect des institutions judiciaires, peut-il décider de régler ses affaires personnelles par la violence ?
Cette affaire a ravivé le sentiment de méfiance envers la justice comorienne. Beaucoup se demandent comment de tels agissements peuvent rester impunis et pourquoi ceux qui devraient représenter la loi s’arrogent parfois des privilèges d’impunité. Dans un pays où la justice est perçue comme partiale, ce scandale soulève des questions profondes sur l’intégrité des institutions judiciaires et le manque de contrôle des autorités.
Face à cette situation, la population comorienne réclame des réponses et des sanctions. Le scandale autour de Mohamed Abdallah montre la nécessité urgente de réformes pour garantir que la justice soit appliquée de manière égale pour tous, sans distinctions de statut ou de privilège.
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