
Le secteur financier comorien est en alerte suite à la découverte d’un réseau de fraude monétaire, dirigé par Nazra Said Hassani, une jeune femme de 29 ans. Selon les enquêteurs, elle avait développé deux types d’opérations pour attirer ses clients et les noyer dans son réseau de fraude.
La première opération, dénommée « Offre classique », proposait aux clients un pourcentage mensuel de 10% du montant versé. Dans son message classique envoyé à ses proies, Nazra Said Hassani précisait : « A chacun son 10%, merci de vous prononcer si intéressé ». Les montants investis allaient de 3 à 15 millions de francs comoriens.
La deuxième opération, baptisée « Offre Flash », était la plus importante avec des versements allant jusqu’à 49 millions de francs comoriens. Les clients se voyaient promettre un intérêt de 25% du montant investi. Sur la liste des 76 personnes établie, on ignore le nombre ayant investi dans chacune des opérations et le profil de ceux qui ont investi et ceux qui facilitaient les opérations.
La Banque centrale des Comores (Bcc) et le réseau Meck sont en alerte maximale suite à cette découverte. Une réunion au plus haut niveau, organisée ces dernières 24 heures, a permis de constater l’ampleur du réseau et les ramifications potentielles. Les investigations se poursuivent pour déterminer s’il y a des sociétés d’Etat impliquées dans cette affaire.
Des questions juridiques se posent quant au sort des personnes ayant signé des contrats de placement dont l’objet était illicite. Seront-elles poursuivies au même titre que la présumée actrice ? Peuvent-elles porter plainte contre Nazra Said Hassani pour des faits prohibés par la loi ? De plus, qu’en est-il du délai d’observation de la présumée cheffe d’orchestre des opérations ? Après la fin de la garde-à-vue de 72 heures maximum, ne serait-elle pas en état de séquestration en l’absence d’une inculpation formelle et d’une information judiciaire ?
Le secteur financier comorien est sur le qui-vive alors que les enquêteurs continuent leur travail pour déterminer l’ampleur de cette affaire. Il reste à voir comment les autorités réagiront face à cette fraude monétaire, qui a potentiellement touché de nombreuses personnes et entreprises.
Soibah Said, journaliste Comoresinfos
Réagissez à cet article