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Rapport sur l’état de l’Education nationale : L’Inspection générale sonne l’alarme

Remis au ministre de l’Education nationale, le rapport sur l’éducation réalisé par l’Inspection générale de l’Education nationale (Igen) note un état catastrophique de l’enseignement secondaire. Selon les quelques éléments de ce document de mille pages présenté au ministre, les maux qui gangrènent le secteur éducatif sont de différentes natures et nécessitent des solutions ciblées durables. Si rien n’est fait en urgence, le pays risque d’assister impuissant à la faillite de l’enseignement secondaire.

Un an après l’ouverture de l’enquête sur l’état de l’éducation en Union des Comores, l’inspection générale de l’éducation nationale (Igen) a remis officiellement sont rapport, hier 4 février au ministre de l’Education. Cette enquête sur l’éducation a été diligentée à la demande du chef de l’Etat et supervisée par le ministre de l’Education. L’enquête avait pour objet de ressortir «l’état réel de l’éducation du pays afin de permettre aux autorités d’avoir une vision globale et claire sur l’enseignement dans le pays». Après trois mois d’enquête et de recherche, octobre 2019 au mois de janvier de cette année, les conclusions remises au ministre de l’Education Moindjié Mohamed Moussa font état d’une situation catastrophique.
Selon le directeur du cabinet ministre de l’Education, Abdou-El-Gaffour Abdou, les résultats de ces trois mois de travail vont permettre à l’Etat de bien orienter ses moyens d’action pour améliorer l’éducation du pays et assurer un avenir meilleur aux enfants comoriens. Dans son intervention, le directeur du cabinet a précisé aussi que le ministre avait donné des instructions précises et fermes afin que cette enquête dépasse la méthodologie classique utilisée lors des précédentes enquêtes. Nous avons exigé un réel travail de terrain pour constater de visu, les principaux maux qui gangrènent le secteur éducatif, identifier les moyens efficaces et rapides pour agir en conséquence.

Les contreperformances des écoles publiques

De son coté, le ministre de l’éducation a appelé les techniciens intervenant dans le secteur éducatif à se concerter, parcourir minutieusement ce rapport et apporter leurs critiques pour dégager une synthèse qui doit être remis au chef de l’État et au gouvernement. Pour le ministre, l’examen de ce rapport est primordial car le chef de l’État engage le pays dans un processus d’émergence et cela ne sera pas possible sans des ressources humaines qualifiées. «C’est pour cela que nous avons besoin des chiffres et des méthodes concrètes d’action pour apporter toutes les solutions qu’il faut. J’ai confiance en vous et je vous donne ma faveur de poursuivre ce travail», souligne le ministre avant de quitter la salle.
Dans ce rapport de près de 1000 pages, présenté au ministre de l’éducation en présence de tous les techniciens du secteur éducatif national, notamment, l’inspecteur général, Saïd Houssen Saïd Abdou Nour, a fait état de la situation des collèges et lycées qui ne répondent pas aux normes minimales fixées par la loi. En dehors de ces problèmes de normes, L’absentéisme d’élèves, le manque d’équipements et d’infrastructures a été cité comme parmi les éléments à remédier.

Dans son objectif de diagnostiquer les maux qui affecte l’enseignement, ce rapport a mentionné «l’inexistence de conseils d’écoles et d’administrations, des passages sans l’obtention des moyennes aux examens de classes et nationaux et surtout le laisser-aller et le manque de contrôle de l’État dans les écoles privées. Selon l’inspecteur général, ces éléments contribuent à la détérioration de la qualité de l’enseignement». Au sujet de la présence de l’Etat dans le domaine éducatif, ce rapport ressort qu’il est quasiment inexistant. «Les réhabilitations et dotations en matière pédagogique dans les collèges et lycées sont les initiatives des chefs d’établissements, des associations villageoises et des Ong», constate l’inspection générale. Selon l’inspecteur général, «30% des établissements publics et privés dans le territoire national, n’atteignent pas les objectifs minimaux d’un établissement d’enseignement».
Pour inverser la courbe négative, l’Igen tire la sonnette d’alarme. «Si aucune mesure n’est pas prise dans les mois à venir, l’enseignement secondaire risque de se concentrer dans les zones urbaines et préurbaines». Dans son intervention, Said Houssen Saïd Abdou Nour, ajoute que «l’Igen recommande l’urgence de mettre en place une commission (structure) de validation des structures pédagogiques des établissements scolaires»

Ali Abdou/ Alwatwan

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