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Partielle à Ndzuani : L’opposition s’inquiète de la sécurité du vote

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A Ndzuani, la décision de la Cour constitutionnelle d’ordonner une reprise du vote dans treize bureaux de vote avant de décider des résultats définitifs de l’élection du gouverneur de l’île et du président de la République,a jeté une sorte de douche froide à de nombreux citoyens, qui ne s’y attendaient apparemment pas. Aussi, chacun a ses propres inquiétudes.

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Même si sur une banderole étendue devant son Quartier général de Mutsamudu se dit opposée «à des partielles à Anjouan», son candidat à l’élection du gouverneur, Abdou Salami Abdou, s’est montré plutôt flexible dans sa déclaration faite le soir à Moroni, tout de suite après l’arrêt de la Cour constitutionnelle. «La Cour constitutionnelle a proclamé les résultats comme elle l’a voulu, mais pas selon le droit, et c’est ainsi car sa parole est élevée au rang du coran. Mais l’on sait tous que sur ces treize bureaux, au moins onze se trouvent dans nos fiefs», a-t-il dit. Mais l’adversaire d’Anissi se veut aussi pragmatique. «S’il nous faut aller à une partielle, quelles en seront les conditions ? Car cela ne devra pas se passer comme la dernière fois. Car même s’ils nous envoyaient tous les soldats de ce pays, nous ne nous laisserions pas faire».

Plus confiant que jamais, il promet une raclée à ses adversaires : «Ce ne sera pas une simple victoire, nous les trainerons avec une corde par terre. Bien sûr à conditions que les choses se passent dans la transparence. On nous a fait abreuver des bols d’amertume, cela a été un médicament, mais pas cette fois», a-t-il affirmé.

Chez son concurrent, le gouverneur sortant, le ton est également apaisé et davantage confiant. «Nous avons hier ouï de la décision de la Cour constitutionnelle, se déclarant pour des élections partielles à Anjouan. Je conçois que l’impatience puisse vouloir vous gagner, mais encore une fois, je fais appel à votre patience. Cette étape ne peut qu’être celle vers une victoire plus claire, sereine et certaine. Chers amis, redressez-vous, soyez confiants, soyez forts, très bientôt, la force du peuple parlera», a publié Anissi Chamsidine sur sa page Facebook, dimanche matin. Et difficile de dire si c’est le candidat ou le gouverneur qui s’exprime.

Il faut dire qu’à Ndzuani, la décision de la Cour constitutionnelle d’ordonner une reprise du vote dans treize bureaux de vote avant de décider des résultats définitifs de l’élection du gouverneur de l’île et du président de la République, a jeté une sorte de douche froide à de nombreux citoyens, qui ne s’y attendaient apparemment pas. Aussi, chacun a ses propres inquiétudes.  Mohamed El-had Ahmed Ali, employé d’une société d’Etat et habitant de Missiri à Mutsamudu : «Je ne commente pas la décision de la Cour, mais c’est une première pour moi. Et ceux que l’on appelle les sages de cette Cour portent de lourdes responsabilités : ce sont eux qui feront sombrer ce pays dans la violence ou l’amener à la réconciliation. Dr Djaza et ses hommes doivent savoir que la Ceni est là pour servir le peuple mais pas un régime ; quelques miettes d’argent ne doivent pas leur faire perdre la tête au point d’oublier l’intérêt supérieur de la Nation. Et que les forces de l’ordre soient au service de la Nation mais pas au service d’une équipe. L’on peut corriger l’histoire mais l’on ne peut pas l’effacer».

En fait, selon que l’on soit partisan des candidats du pouvoir ou de l’opposition, les soucis varient. «Nous sommes prêts à tout sauf à la fraude, de quelle que nature qu’elle soit. Nous avions déjà envisagé de ramasser les cartes de nos militants. Nous demandons la sécurisation du vote par le partage des sièges dans les bureaux et la présence d’observateurs avérés. Comme la communauté internationale s’est arrangée à financer les partielles, elle doit aussi placer des gens dans les bureaux pour veiller au bon déroulement du scrutin. La Cour constitutionnelle elle-même devrait être présente sur les lieux de vote et de façon immobile», recommande, par exemple, Dhounouraine Toiliha, militant de Juwa et ancien inspecteur pédagogique à la retraite, originaire de Bimbini, l’une des localités concernées par ce vote.

Du côté de la mouvance gouvernementale, c’est bien entendu un autre son de cloche qui résonne. «La Cour Constitutionnelle a, devant le doute, tranché pour une reprise du processus électoral sur 13 bureaux de vote à Anjouan où l’on a déploré des cas avérés de vandalisme au cours des opérations de vote. D’ailleurs, j’attends de voir traduits en justice les auteurs présumés de ces faits. La Cour Constitutionnelle ne s’est pas abstenue de dire le droit, elle n’a pas non plus démissionné de ses responsabilités premières. En ma qualité de chef de parti, je tiens à féliciter et à remercier les juges des juges de cette haute juridiction», clame Djaffar Salim Allaoui, chef du parti Gnec-rénové, allié de l’Updc.

Sardou Moussa/ Alwatwan

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