Alors que les Comoriens attendent toujours une amélioration de leur quotidien électricité stable, routes praticables, équipements de base, emplois décents les élus de la Nation ont choisi, mardi 2 décembre, de s’aventurer dans un débat pour le moins lunaire. L’adhésion aux conventions internationales sur les accidents nucléaires.
Sous la présidence de Moustadroine Abdou, l’Assemblée nationale a adopté trois textes, dont deux autorisant le chef de l’État à signer l’instrument d’adhésion à la convention sur la notification rapide d’un accident nucléaire et à celle portant sur l’assistance en cas d’urgence radiologique. Des textes qui, dans un pays dépourvu de la moindre installation nucléaire, interrogent plus qu’ils ne rassurent.
Dans un pays où il n’existe même pas une usine à coudre, où les hôpitaux fonctionnent avec des générateurs fatigués, où les écoles manquent de tables, et où les délestages rythment la vie quotidienne, cette précipitation à légiférer sur des scénarios atomiques laisse perplexe. Beaucoup y voient une déconnexion totale entre la réalité du pays et les priorités de ses représentants.
Des voix s’élèvent déjà pour dénoncer un Parlement qui, au lieu de s’attaquer aux crises structurelles chômage massif, flambée des prix, souveraineté alimentaire, effondrement industriel préfère se concentrer sur des dossiers internationaux qui n’ont aucune incidence directe sur les Comores d’aujourd’hui.
Certains observateurs ironisent : « Après les compteurs intelligents qui ne fonctionnent pas, voici les conventions nucléaires dans un pays sans centrale, sans laboratoire et sans industrie. On anticipe même ce que l’on n’a pas. »
Si l’adhésion à ces conventions peut s’inscrire dans une stratégie diplomatique ou une mise en conformité internationale, elle révèle surtout un paradoxe : l’État comorien semble plus prompt à se préparer à une catastrophe nucléaire hypothétique qu’à résoudre les crises bien réelles qui frappent la population.
IBM


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