Le parquet de Mutsamudu a fermement rejeté, lundi, les accusations portées par la famille d’Akibarou Issoufa, décédé le 9 décembre après sept mois de détention à Anjouan. Une prise de position qui risque d’alimenter encore davantage la polémique autour de cette mort en prison.
La famille du défunt avait déposé plainte pour « enlèvement » et « non-assistance à personne en danger », estimant que les conditions de son arrestation et de sa détention avaient directement conduit à son décès. Des accusations balayées par le procureur de la République, qui évoque au contraire une « arrestation classique », réalisée en plein jour et sur la base d’un mandat d’arrêt régulier.
Selon le parquet, Akibarou Issoufa aurait pris la fuite vers Mohéli en février 2025, malgré un ordre d’empêchement, à la suite d’une plainte déposée par son ex-épouse de nationalité égyptienne pour escroquerie et abandon de famille. Des éléments qui, selon le procureur, justifient pleinement la procédure engagée à son encontre.
Sur la question sensible de la santé du détenu, le parquet nie tout manquement. Il affirme qu’un médecin a été dépêché dès le signalement de la dégradation de son état, le 8 décembre, et qu’Akibarou Issoufa a été transféré le jour même aux urgences de l’hôpital de Mutsamudu, où il est décédé dans la nuit. Un rapport médical est attendu afin de déterminer officiellement les causes du décès.
Enfin, le procureur a pointé du doigt la défense, accusant les avocats d’avoir volontairement retardé le procès par des manœuvres dilatoires, rejetant ainsi toute responsabilité institutionnelle dans la longueur de la détention.
Une version officielle qui entre frontalement en contradiction avec celle de la famille, alors que la mort d’Akibarou Issoufa continue de susciter indignation, interrogations et soupçons au sein de l’opinion publique.
Saïd Hassan Oumouri


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