La société Mestou Entreprise, fondée par l’entrepreneur franco-comorien Mestou, a secoué la toile ce week-end en publiant un message frontal sur sa page Facebook. Un cri du cœur devenu viral, dans lequel le fondateur affirme, sans détour :
“La diaspora comorienne ne vaut rien !!!”
Une formule brutale qui interpelle, indigne certains, mais pose une question centrale : pourquoi une communauté aussi nombreuse et énergique ne parvient-elle pas à bâtir un réel pouvoir collectif ?
Une entreprise à l’image de son fondateur : directe et engagée
Fondée en 2020, Mestou Entreprise est une structure d’accompagnement à la création et au développement d’entreprises, destinée notamment aux Comoriens vivant en France et aux Comores. Elle tire son nom de son créateur, Mestou, entrepreneur autodidacte, formateur et orateur influent au sein de la communauté.
Son engagement dépasse l’entrepreneuriat : il milite pour une prise de conscience économique collective, et appelle régulièrement à la structuration de la diaspora. C’est dans cette logique qu’il publie ce texte coup de poing.
Une dénonciation sans détour du vide stratégique
Dans son message, Mestou dénonce l’impuissance structurelle de la diaspora comorienne, malgré ses chiffres impressionnants. Il rappelle :
“On est des dizaines de milliers à Marseille, Paris, Lyon, Dunkerque, Nice… On a des élus, des diplômés, des associations…
Mais on ne possède rien.”
Et de dresser une liste implacable :
- Pas d’école d’élite,
- Pas de centre de santé communautaire,
- Pas de média puissant,
- Pas de banque à nous,
- Pas même un incubateur d’envergure.
Une diaspora généreuse mais désorganisée
Mestou souligne un paradoxe : chaque année, la diaspora envoie près de 300 millions d’euros vers les Comores, finance des centaines d’enterrements, d’urgences, d’événements sociaux… mais n’investit rien dans des structures pérennes.
“On réagit, mais on n’agit pas. On fait des lives, des clashs… pendant que d’autres communautés construisent des écoles, des immeubles, des fonds d’investissement.”
Selon lui, la diaspora comorienne est “dépendante, émotive, et désorganisée”, et il invite à dépasser les discours pour entrer dans une phase d’action collective.
Une interpellation qui fait débat
Ce message a rapidement enflammé les réseaux sociaux. Certains l’ont applaudi pour son franc-parler salutaire, d’autres ont dénoncé une généralisation injuste. Mais une chose est sûre : il met en lumière un malaise ancien au sein de la communauté comorienne en France.
Mestou ne se contente pas de critiquer : il appelle à l’unité, au courage et à la construction concrète. Pour lui, la solution est connue : créer des structures solides, mutualiser les moyens, investir sur le long terme. Mais cela exige de rompre avec la peur, les rivalités et l’inertie collective.
ANTUF Chaharane


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