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Les troubles psychiques touchent un Mahorais sur trois

Une enquête menée auprès de 900 adultes à Mayotte entre 2016 et 2019
conclut que 35% des sondés souffrent d’un trouble psychique ou mental.
La moitié d’entre eux disent en souffrir au quotidien. Cette étude qui
doit aider à construire une politique locale de santé mentale interroge
aussi sur le sort des mineurs.

La moitié de la population de Mayotte a moins de 17 ans. Pourtant l’étude menée depuis 2016 ne concerne que les majeurs. Sachant qu’un trouble psychique sur deux commence avant 15 ans, ce travail auprès de la population alerte sur la santé mentale des mineurs de l’île, et doit alerter sur les politiques à mettre en place à
leur égard aussi.

Les données de cette étude, rendue
publique ce lundi, donnent froid dans le dos. Sur la méthodologie, 900
adultes représentatifs des différentes catégories de population (sexe,
revenus, etc.) ont été interrogés pendant 45 minutes, en français ou en
shimaoré. “L’enquête consistait à connaître l’état de santé mentale de
la population mais aussi les représentations qu’elle s’en fait” explique le Dr Jean-Luc Roelandt, psychiatre à l’établissement public de santé mentale de Lille et directeur du centre coordinateur de l’OMS de Lille,
qui a chapeauté l’étude.

“Il en ressort l’importance des troubles anxieux et dépressifs à Mayotte et la place des familles” résume le praticien. En chiffres, 35,6% des personnes interrogées présentent “au moins un trouble de santé mentale”. C’est notamment le cas de 45% des 18-29 ans. Plus de la moitié d’entre eux estiment que ce trouble les gêne dans leur quotidien.

Les troubles anxieux (24%) et les
troubles de l’humeur (19%) sont majoritaires. Il est à noter une
prévalence importante des troubles d’allure psychotiques (3,5%) et de
ceux liés à l’alcool (3,5% aussi). “On a été étonnés de l’ampleur des
problèmes d’alcool ici, du fait de la religion” note le psychiatre. En
revanche l’alcool semble bien rester un sujet sensible. C’est le seul
trouble pour lequel les Mahorais ne se confient pas à leurs proches,
signe selon la psychiatre du CHM Elodie Beranger d’un “tabou fort, ce
qui peut constituer un obstacle à l’accès aux soins”.

Pour les autres troubles, les Mahorais
se disent assez enclins à se rapprocher de leur famille pour les
soutenir (plus de la moitié), sont confiants envers la psychiatrie, mais
sont aussi nombreux à se tourner vers les soins “religieux” ou
“magico-religieux” (14% pour soigner les troubles de l’anxiété).

Mais d’une manière générale, le contexte culturel de Mayotte ouvre des voies de prise en charge innovantes, qui s’éloignent du tout-hôpital. “La culture mahoraise mêlant culture musulmane et animiste laisse une grande place à la tradition” estime ainsi Issa Issa Abdou, vice-président du CD en charge du médicosocial.

Lire la suite sur https://lejournaldemayotte.yt/2019/11/26/les-troubles-psychiques-touchent-un-mahorais-sur-trois/

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