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Les recalés veulent intégrer les classes à tout prix

Alors qu’ils n’ont pas eu le concours, certains étudiants veulent à tout prix intégrer l’IUT. Avec l’appui de certains responsables de l’administration centrale de l’université des Comores, ces derniers ont envahi les classes de première année, ce qui a causé l’interruption des cours le mardi 01 novembre à l’Institut universitaire de technologie (IUT).

Comme chaque année, les étudiants qui veulent intégrer l’Institut universitaire de technologie (IUT) passent toujours un concours d’entrée. Et seuls ceux qui sont déclarés admis au concours ont le droit d’entrer dans les classes de première année. Mais, comme chaque année, avec l’appui de certains responsables de l’administration centrale de l’université, les recalés veulent à tout prix intégrer l’IUT parce qu’ils viennent d’une famille proche du pouvoir ou d’un ami d’un responsable de l’UIT. Une situation que certains enseignants ne cautionnent pas.

Ce mardi 1er novembre, ces étudiants qui n’ont pas eu le concours ont envahi la classe de première année de Gestion, occupant indument les places des étudiants qui le méritent pour suivre les cours. Ce qui les a poussés à interrompre les cours l’après-midi. Au final, les cours sont suspendus, une façon de montrer leur mécontentement et d’interpeler l’administration centrale afin de trouver une solution. « Ce n’est pas normal ! Nous avons beaucoup travaillé pour réussir ce concours. Nous nous connaissons tous. On connait ceux qui ont eu et ceux qui n’ont pas eu l’examen. Ils ne peuvent pas venir prendre nos places. Nous devons être 50 au maximum pour bien entendre et comprendre les cours. Ils sont venus et envahir la classe. C’est pour cela qu’on a stoppé les cours », explique une étudiante en première année de  Gestion.

De l’autre côté, un enseignant pointe du doigt l’administration centrale de l’Université, estimant qu’elle est responsable de cette situation cacophonique. « C’est inadmissible et irresponsable ce qui se passe au niveau de l’administration de l’université. Chaque année, on nous envoie des étudiants qui n’ont pas mérité, car ils n’ont pas eu le concours. On ne comprend pas ce que veut faire l’administration. Veut-on encourager la corruption chez ces enfants ? Si ton enfant sait qu’il n’a pas eu le concours, mais après, on lui dit de venir, c’est tellement grave. Il est temps que cela cesse », déplore un enseignant de l’IUT qui requiert l’anonymat. « Comment peut-on développer le pays sans une bonne éducation. Et comment peut-on avoir une bonne éducation si on montre aux enfants que tu peux intégrer une classe sans le mérite », se demande-t-il avant d’ajouter que « ces méthodes doivent arrêter. Si l’enfant n’a pas eu le concours, il doit s’orienter vers son deuxième choix ». Au moment de mettre sous presse ces quelques lignes, nous avons tenté d’avoir des éclaircissements auprès de l’administration centrale mais en vain.

Nassuf Ben Amad / LGDC 

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