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Les présidentielles de 2024 : une manigance grossière

Azali a mis en place un dispositif qui lui assure une reconquête paisible du fauteuil présidentiel. Il clame haut et fort son attachement à des élections libres et transparentes tout en organisant un simulacre de présidentielles car il sera juge et partie.

Imaginez une élection durant laquelle, un candidat contrôle tout le système d’organisation et de supervision des élections. Car la Chambre Constitutionnelle de la Cour Suprême, l’Institution faîtière des élections est composée uniquement par des personnes qu’Azali a choisi tout seul, sans validation quelconque. Mieux ou pire encore, la Commission Nationale Electorale Indépendante n’est composée que par des personnes de son camp. Elles sont cooptées par le président Azali, puis par le président de l’Assemblée Fédérale (un de ses fidèles lieutenants) et enfin par les Gouverneurs, des élus de sa mouvance présidentielle. Voilà les élections azaliennes, un coup d’état à peine maquillée.

Mais il s’agit en fait d’un coup de poker outrancier. Azali espère abuser l’Opposition et la pousser au boycott. Conforté, il se présenterait alors au pays et au monde comme un immaculé, victime de la politique stupide de la chaise vide, obligé de s’adapter à la situation pour ne pas bloquer le pays.

Et force est de reconnaître que sa stratégie risque de payer.

Certains dans l’Opposition ont déjà annoncé un boycott actif. Nombre de Comoriens considèrent qu’il ne faudrait pas prendre part à des élections pipées, pensant qu’on les légitimerait. Le comoro-pessimisme alimente un scepticisme débordant.

Enfin, même chez ceux qui ont conscience de l’obligation de ne pas laisser le champ libre à Azali, pointent des tendances qui mènent inéluctablement au boycott. Car ils y mettent des conditions que devraient remplir Azali ! Comme si ce dernier voudrait que l’Opposition prenne part aux présidentielles ! Une illusion incompréhensible.

L’intérêt d’Azali est de ne pas avoir d’obstacle même minime sur sa route. Il a tout planifié. Amener l’Opposition à boycotter. Présenter un candidat apparemment opposé à sa mouvance pour donner une apparence aux présidentielles, une personne à sa convenance qui sera bombardé, chef de l’Opposition. Un nouveau fauteuil destiné à servir d’appât. Tout semblera parfaitement clair, transparent alors que ce ne sera qu’une gigantesque arnaque.

Les leaders politiques du pays, opposés réellement au système Azali, devraient percer ce stratagème et s’unir pour le déjouer. Azali prétend vouloir des élections alors que l’Opposition s’y opposerait. Il s’attribue ainsi le beau rôle. Il faut rétablir la vérité : Azali veut s’attribuer le fauteuil présidentiel par un procédé frauduleux qui a l’apparence d’élections. Par contre c’est l’Opposition qui milite pour des élections réelles, libres et transparentes, assurant l’équité entre les différents candidats.

D’où l’idée de renforcer le Front Commun qui regroupe l’essentiel des forces politiques du pays opposés à Azali en l’élargissant, en le dotant d’un Chef reconnu par tous (le problème des égos surdimensionnés mine ses rangs) et d’un programme de transition.

Le Front Commun doit devenir un outil de combat dans le double objectif suivant : obtenir des présidentielles honnêtes et par sa victoire électorale, débarrasser le pays du despote Azali et engager le pays dans la voie d’une véritable renaissance nationale et sociale.

Voilà la voie de ceux et celles qui mettent en avant les intérêts du pays : bouter Azali hors du pouvoir et sur la même lancée ouvrir une nouvelle ère au pays.

Idriss

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