Depuis plusieurs mois, les Comores sont le théâtre d’une série de mesures répressives ciblant les citoyens binationaux, en particulier ceux de nationalité comorienne et française. À l’aéroport de Hahaya, des Comoriens détenant un passeport français ont vu ce dernier confisqué sous des prétextes techniques, mais la réalité semble bien plus sombre et préoccupante.
La confiscation des passeports de ces binationaux semble en fait répondre à des motivations purement politiques. Les autorités comoriennes s’en prennent spécifiquement à ceux qui, vivant en France, osent critiquer le régime en place. Parmi les victimes de ces mesures arbitraires, on compte plusieurs personnalités publiques, dont l’activiste Hadji Mbaé Soihili, dont le passeport a été saisi sans aucune raison judiciaire apparente. Ni la justice française ni la justice comorienne ne lui reprochent quoi que ce soit, mais son seul tort semble être d’avoir exprimé des critiques à l’encontre du gouvernement comorien.
Les cas se multiplient. Tout haut gradé ou politicien peut demander à la police de frontières de confisquer le passeport de n’importe quel membre de la diaspora comorienne en vacances. Ce climat de terreur a récemment touché Ziko, un activiste auto-proclamé président vivant en France, qui a également subi des intimidations après la confiscation de son passeport.
Cette politique de répression vise clairement à intimider et à faire taire les voix dissidentes. Aux Comores, critiquer le pouvoir en place équivaut à risquer la prison, un comportement caractéristique des régimes dictatoriaux où la justice demeure étrangement silencieuse face à ces abus.
Le ministre des Affaires étrangères français conseille aux binationaux de s’inscrire sur le site Ariane lors de tout déplacement à l’étranger et de signaler leur présence à l’ambassade de France. Ce conseil, bien que pertinent, souligne l’urgence et la gravité de la situation.
Misbah Saïd
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