L’année universitaire 2023-2024 a été particulièrement éprouvante pour les enseignants vacataires de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT) des Comores. Après neuf mois passés sans toucher de salaire, ces enseignants ont décidé de passer à l’action. Réunis lors d’une conférence de presse tenue samedi dernier, ils ont annoncé qu’ils boycotteront la rentrée universitaire 2024-2025, en attendant que leurs revendications soient enfin prises en compte.
La situation des vacataires est critique. Représentant 70% du corps enseignant de l’IUT, ils se retrouvent dans une précarité grandissante face à l’inaction des autorités. « Nous avons signé des contrats, mais ceux-ci n’ont pas été respectés », déplore Madame Sitty, l’une des enseignantes présentes à la conférence de presse. Selon elle, les vacataires ont continué à enseigner durant les deux semestres de l’année sans recevoir un seul paiement. « Comment pouvons-nous continuer à travailler dans ces conditions ? Nous sommes les oubliés de cette institution », a-t-elle ajouté.
Cette situation n’est pas sans conséquence pour l’ensemble de l’université. Déjà, les grèves avaient paralysé l’institution au cours des derniers mois, en particulier en raison du conflit opposant le gouvernement aux enseignants et au personnel administratif. Désormais, ce sont les vacataires de l’IUT qui élèvent la voix, bien décidés à ne pas reprendre les cours tant que leurs droits ne seront pas respectés.
« Nous avons travaillé pendant neuf mois sans salaire, mais malgré cela, nous avons toujours voulu offrir le meilleur à nos étudiants », a souligné l’un des conférenciers. Selon lui, les enseignants vacataires ressentent un profond mépris de la part des autorités universitaires et gouvernementales. « Nous voulons la totalité de nos salaires annuels. Si nos revendications ne sont pas satisfaites, il n’y aura pas de corrections de copies, pas de soutenances, et surtout, pas de rentrée universitaire », a-t-il prévenu.
La question que beaucoup se posent est simple : où est passé le budget alloué aux salaires des enseignants ? Cette interrogation reste sans réponse pour le moment, renforçant le sentiment de frustration et d’abandon chez ces enseignants qui, malgré tout, n’ont cessé de se montrer dévoués envers leurs étudiants.
IBM
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