Opinion libre: Rien que ce nom commun, les notables, évocation d’un groupe social imprécis, non délimité, qui n’est pas une association, est problématique. Qu’est ce qui le détermine, est-il porteur de quelle conception du monde, de quelles valeurs? A qui attribuer l’excès de zèle contre la journaliste venue faire son travail? A tous?
Le regret exprimé est une petite victoire certes. Mais que nous renseigne t-il ? Que les notables ont ils changé d’opinion sur la place de la femme dans la société? Et que cela signifie exactement? Qu’est ce que c’est que cette cohorte que s’en servent les politiques pour faire croire que tout un pays les acclame, comme dans ce meeting de campagne avant l’heure? Derrière ce concept de notabilité, apparaît la difficulté de construire une société de citoyens et une conscience individuelle qui ne laisseraient pas piéger par cette religion non avouée d’une notabilité qui donne d’elle l’image d’un groupe d’influence prêt à se donner au plus offrant, au nom de la société, qu’elle prétend incarner et representer. Après la gaffe, voici les excuses. Va t-on désigner les auteurs de cet excès de zèle ? Où seront-il noyés dans un ensemble indistinct qui évite désigner des responsables, donc des coupables. Alors que ce soit clair, il n’y a rien d’inédit dans cette posture, sinon qu’elle laisse passer la tempête.
En revanche, la presse peut tirer avantage en questionnant le sens de cette notabilité, sa réalité aujourd’hui et sa place dans une société qui peine à se défaire de ses archaïsmes.
Eddine.M
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