Le parti Orange ne voit pas d’un bon œil l’idée d’un parti unique, soutenue par la CRC, principal parti au pouvoir. « Pas question de dissoudre notre parti car cela reviendrait à trahir notre conscience », persiste et signe Mohamed Toiaamou, porte-parole de la formation politique conduite par Mohamed Daoudou, ministre de l’intérieur.
Un peu de dignité. C’est tout ce qui semble rester au parti Orange qui refuse de se sacrifier en faveur du parti aux quatre oiseaux, la CRC. En effet, alors que le parti au pouvoir fait des appels de pieds pour faire de la CRC un parti unique au détriment des autres formations politique autour de la Mouvance Présidentielle, le porte-parole d’Orange a dans un entretien accordé à La Gazette des Comores annoncé clairement la position de sa famille politique. « Pas question de dissoudre notre parti car cela reviendrait à trahir notre conscience », soutient ferme sur ses étriers, Mohamed Toiaamou, un des poids lourds dudit parti.
Si le porte-parole refuse en bloc l’idée de dissoudre l’Orange, ça n’est pas pour autant qu’il nous laisserait le droit d’évoquer une probable mésentente dans l’alliance CRC-Orange. « Nous restons solidement attachés aux valeurs et principes de l’Alliance de la Mouvance Présidentielle, et sur la base de l’accord commun signé en 2016 » entre tous les composantes de l’AMP, tient-il à rassurer, allant jusqu’à affirmer, comme pour prouver sa loyauté, que s’il faut revoir ce fameux accord, « nous serons prêts à le faire » mais, comme pour montrer que loyauté n’est pas synonyme de servilité, il insiste que « pas question de dissoudre notre parti ».
Le porte-parole rappelle que lors des municipales à Moroni en février dernier, la gouverneure de Ngazidja Mhoudine Sitty Farouata avait apporté son soutien à la liste « Moroni Emergent » (Orange) face à « Moroni pour Tous » (CRC). « Si la gouverneure a apporté son soutien à la liste Orange, c’est en conformité avec la convention de l’AMP », dit-il, très à cheval sur le respect de l’Accord de 2016.
Autre point évoqué avec notre interlocuteur, la Tournante d’Anjouan en 2021. Pour M.Toiaamou comme pour toutes les voix acquises au régime, « il ne peut pas y avoir des élections en 2021 selon la nouvelle Constitution ». Notons qu’il n’y a pas que les voix du régime qui soutiennent cela. Me Fahmi qui a pris part à la présidente de 2019 comme, d’ailleurs, tous les caciques de l’opposition, s’appuyant sur un aspect purement légal, est lui aussi de cet avis. « Ceux qui appellent à des élections en 2021 veulent à tout prix inciter à une déstabilisation », accuse le porte-parole d’Orange, pour qui, « ces gens-là sont des ennemis de la nation ».
A.O Yazid/LGDC
Réagissez à cet article