
Mabedja saison 2
« Venez faire la révolution ici si vous pensez que c’est simple ». Il semblerait que les Mabedjas nous aient pris au mot. D’autres surencherissent « vous voyez, ils sont venus, qu’est ce que vous attendez pour les rejoindre? » Des précisions s’imposent. Quand on vous disait venez, ce n’était pas pour que vous veniez faire la révolution à notre place, mais pour que vous compreniez pourquoi nous ne descendons pas dans la rue et qu’ensemble on cherche la faille dans le système. Car il y en a forcément une. Il y a ce qui se passe à la télé et dans les réseaux sociaux et il y a la réalité du terrain.
Nous saluons votre bravoure et votre courage mais force est de constater que vous n’avez pas mesuré ce qu’est vraiment une dictature. Qui plus est dans un contexte où personne ne veut s’assoir avec personne. Vous-même dans la diaspora, vous n’avez pas été fichu de créer un seul et unique mouvement de protestation alors que vous prétendez avoir le même discours. Mabedja, Mvukisho wahe Masiwa, Ufahari wa Comores, Dawula ya haki, wa subuti, FUDA, etc, etc. Comme si on avait pas suffisamment de confusion localement !
Apprenons à travailler ensemble, à converger nos énergies vers la libération de notre pays, à accepter de se mettre en rang les uns derrière les autres plutôt que de vouloir tous occuper le devant de la scène, à identifier nos complémentarités plutôt que nos divergences. Apprenons à nous parler. Il n’y a pas un clivage diaspora/résidents, ni conservateurs/progressistes, il y a un clivage bourreaux et victimes de la dictature. Les bourreaux ont toujours un avantage sur nous, juste parce qu’ils savent être solidaires dans la forfaiture.
Soyons conscients qu’à chacun de nos échecs, nous renforçons le découragement et la soumission au système. Pendant que de jeunes Mabedjas sensibilisent pour une marche pacifique, d’autres jeunes déploient des trésors de séduction pour être nommés dans un ministère ou une société publique. Amenons chaque citoyen à choisir son camp et à comprendre que réclamer un dawula ya haki (Etat de droit) n’est pas une posture d’opposition, mais la seule option pour nous protéger tous autant que nous sommes!
HaYba FM la Radio Moronienne du Monde
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