
Les tensions politiques à Madagascar continuent de susciter inquiétude et confusion. Alors que la crise s’intensifie dans la Grande Île, des déclarations du préfet de La Réunion ont ravivé les rumeurs d’une possible intervention militaire française. Face à cette agitation médiatique, l’Ambassade de France à Madagascar a publié un communiqué pour démentir formellement toute velléité d’ingérence.
Tout a commencé lorsque le préfet de La Réunion, Patrice Latron, a évoqué publiquement l’existence de « plans pouvant être déclenchés » en cas de dégradation de la situation à Madagascar. Ces propos, perçus comme une alerte ou une préparation à une éventuelle opération, ont immédiatement circulé sur les réseaux sociaux malgaches, alimentant les spéculations d’une intervention française imminente.
Dans un contexte déjà explosif marqué par des manifestations massives, des rumeurs de désobéissance militaire et une incertitude sur la position du président Andry Rajoelina , ces mots ont eu l’effet d’une étincelle. De nombreux internautes et observateurs ont interprété la déclaration du préfet comme une confirmation d’un plan d’action secret préparé par Paris.
Pour désamorcer la polémique, l’Ambassade de France à Madagascar a publié un communiqué officiel. Elle y précise que les propos du préfet « ont été interprétés à tort » et qu’« aucune intervention militaire française n’est en cours ni prévue à Madagascar, dont la France respecte pleinement la souveraineté et l’intégrité territoriale ».
Cette mise au point vise à apaiser les tensions et à rappeler la neutralité diplomatique de la France dans la crise malgache. L’Ambassade insiste sur le fait que les autorités françaises suivent avec attention la situation politique, mais qu’aucune action militaire n’a été engagée ni envisagée.
Cette clarification intervient dans un climat de méfiance où chaque mot officiel est scruté à la loupe. L’histoire coloniale entre la France et Madagascar, ainsi que les contentieux persistants sur les îles Éparses, rendent toute déclaration française hautement sensible.
En démentant publiquement les rumeurs, l’Ambassade tente de préserver un équilibre délicat : affirmer son attachement à la stabilité régionale sans donner l’impression d’une ingérence. Mais sur fond de crise politique et de désinformation, le simple fait d’évoquer des « plans d’urgence » a suffi à relancer les spéculations et à illustrer la fragilité du moment que traverse Madagascar.
ANTUF Chaharane
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