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La jeunesse africaine, numéro 1 mondial de l’entrepreneuriat… et les Comores dans tout ça

 

 

Le dernier rapport du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) est formel : la jeunesse d’Afrique subsaharienne est la plus entreprenante au monde. Mais aux Comores, malgré un potentiel immense, cette énergie reste trop souvent enfermée dans l’économie informelle.

Une Afrique jeune et audacieuse

Selon le GEM 2024/2025, 52 % des jeunes d’Afrique subsaharienne veulent créer leur entreprise et 28 % sont déjà passés à l’action. Un autre rapport (ICR Facility, 2024) précise que dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, la part des jeunes dans les nouvelles entreprises atteint 63 %.

Ces chiffres impressionnants s’expliquent par plusieurs facteurs :

  • Une démographie explosive et un marché du travail incapable d’absorber tous les nouveaux arrivants.
  • Une volonté croissante d’autonomie et de revenus indépendants.
  • Une créativité et une résilience remarquables face aux difficultés économiques.

Comores : beaucoup d’idées, peu de moyens

Aux Comores, la tendance suit celle du continent : la jeunesse déborde d’initiatives. Mais ici, entreprendre rime souvent avec survie.

Le chômage des jeunes est l’un des plus élevés de la région : près d’un sur deux, soit 44,5 %, est sans emploi formel selon un rapport conjoint du PNUD, du BIT, de l’ONUDI et de la FAO. Cette situation pousse de nombreux jeunes à se tourner vers l’auto-emploi informel : petits commerces, artisanat, services de proximité…

L’économie informelle domine largement. Les enquêtes de l’INSEED et de l’OIT confirment que la majorité des jeunes entrepreneurs travaillent en dehors du cadre légal, sans protection sociale ni accès aux dispositifs de financement classiques.

Le financement, justement, reste l’un des plus gros freins. La Banque mondiale classe les Comores au 124ᵉ rang mondial pour l’accès au crédit. La plupart des micro et petites entreprises se financent par leurs propres moyens, grâce à la famille ou aux remises de la diaspora, ou encore via la microfinance, rarement suffisante pour permettre un véritable développement.

Transformer l’énergie en croissance réelle

Les Comores ne manquent pas d’idées, mais elles manquent de leviers. Pour que l’entrepreneuriat jeune devienne un moteur économique durable, il faut :

  • Simplifier et accélérer les procédures de création d’entreprise.
  • Offrir des financements adaptés aux jeunes porteurs de projets.
  • Intégrer l’apprentissage des compétences entrepreneuriales dès l’école.
  • Miser sur des secteurs porteurs comme l’agro-transformation, le tourisme durable et les services numériques.

La jeunesse africaine a déjà prouvé qu’elle était la plus entreprenante au monde. Aux Comores, cette énergie est bien présente, mais trop souvent contrainte par l’informalité, le manque de financements et un environnement peu favorable. Le défi est clair : passer d’un entrepreneuriat de survie à un entrepreneuriat de croissance, capable de créer de la valeur, des emplois et un avenir plus stable pour le pays.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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