La diaspora, la seule véritable force d’opposition ?

La diaspora, la seule véritable force d’opposition à Azali?

Les comoriens de l’extérieur sont le talon d’Achille de ce régime autoritaire. Après avoir embastillé les opposants récalcitrants, bâillonné les médias et verrouillé tous les espaces de libertés à l’intérieur du pays, Azali doit faire face à un adversaire redoutable inattendu, la diaspora.

Jamais dans l’histoire de notre jeune nation, la communauté comorienne en France, ne s’est autant mobilisé contre un président. Une épine dans le pied, des autorités comoriennes qui ne savent comment s’en débarrasser. Elles ne peuvent ni les emprisonner, ni les acheter, puisque même le laveur d’assiettes, en France, a un salaire supérieur à un directeur aux Comores.

Certains se disent outrés par la virulence et l’outrance des manifestants. Le cercueil et le papier toilette à l’effigie d’Azali choquent quelques tartufes. Tant mieux, c’est le but recherché par la diaspora.

Azali n’est pas n’importe quel président. Il aurait pu rester au dessus de la mêlé et laisser ses hommes de mains faire le « sale boulot ». Il aurait pu incarner un rôle de père de la Nation, rassembleur. Mais au lieu de cela, il a choisi consciemment de descendre lui-même dans l’arène et dans la boue. Il a multiplié les provocations, les insultes et le mépris envers ceux qui ne se soumettent pas à son dictât. Il a fait couler le sang de ses concitoyens pour rester au pouvoir. Il ne s’est même pas donné la peine de frauder en cachette, il l’a fait au grand jour, comme un crachat à la figure de ceux qui n’adhérent pas à ses idées.

Remuant le couteau dans la plaie et ajoutant l’insulte à l’injure, il a sciemment décidé de devenir une personnalité clivante. Aujourd’hui que l’on s’étonne pas que ceux qu’il a traités de SDF, lui dédient du papier toilette. Que l’on ne s’offusque pas que ceux qui ont perdu un proche sous les balles, manifestent avec un cercueil. Que l’on ne soit pas choqué que ceux qu’il a traité d’êtres inférieurs, lui rendent la monnaie de sa pièce. On ne récolte que ce que l’on a semé.

En la diaspora, Azali haparisa banihahe harimwa zibwi na kufuru. Depuis le 24 mars 2019, plus rien ne sera comme avant. Qu’on ne demande pas aux comoriens de respecter le président de la République, car il n’y a plus de république, juste une jungle, dans laquelle ceux qui ont les armes imposent leur bon vouloir par la force.

@Al Comorya