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Il perd des millions parce que l’État empêche les agriculteurs de Mohéli de vendre à la Grande Comores.

 

Dans un mouvement controversé, l’état comorien a imposé des restrictions à l’exportation des produits agricoles entre les îles, une décision qui soulève des inquiétudes quant à son impact sur l’économie locale et l’autonomie alimentaire du pays. Cette politique, décrite comme absurde par les acteurs du secteur, limite les agriculteurs de Mohéli, Anjouan, et de la Grande Comore à commercialiser leurs produits uniquement au sein de leur île respective, réduisant ainsi leur marché potentiel et entravant gravement le développement économique national.

Interrogé par nos confrères d’Alfajr Fayçal Bianrifi, un agriculteur éminent des Comores, a déclaré ressentir particulièrement le poids de cette décision. Avec une perte de 4,5 millions de francs comoriens (KMF) durant le mois sacré du Ramadan, ces restrictions l’ont empêché de capitaliser sur la vente de bananes vertes, un produit hautement demandé pendant cette période. Contraint de vendre ses produits à un prix inférieur à Mohéli, il a subi des pertes financières significatives qui auraient pu être évitées sans ces mesures d’exportation restrictives.

Les restrictions d’exportation, en se limitant aux échanges inter-îles, semblent être en contradiction avec les principes de soutien à la production locale et à l’autonomie alimentaire. En empêchant les producteurs comme Bianrifi de pénétrer librement le marché intérieur, l’état non seulement handicape le potentiel de croissance des investissements agricoles mais commet également ce que beaucoup considèrent comme un « crime économique et social ».

Au lieu d’imposer des barrières au sein du pays, il serait plus judicieux de réguler les importations de produits agricoles étrangers. Cette approche protégerait et encouragerait les producteurs locaux, permettant une expansion de la production et une augmentation des bénéfices, tout en s’acheminant vers une véritable autonomie alimentaire.

La décision de l’état reflète une méconnaissance des dynamiques économiques locales et des besoins réels des agriculteurs comoriens. Pour un pays tel que les Comores, où le secteur agricole joue un rôle crucial dans l’économie, l’adoption de politiques facilitant la libre circulation des biens agricoles entre les îles est impérative. Seule une politique de soutien à l’agriculture locale, exempt de restrictions internes, peut garantir la sécurité alimentaire et le développement économique durable des Comores.

ANTUF Chaharane 

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