
La riposte diplomatique et institutionnelle des Comores s’intensifie après l’annonce par la France de la construction d’une nouvelle base navale à Mayotte. Cette décision, perçue comme une provocation par les autorités comoriennes, relance avec force le conflit territorial entre Moroni et Paris autour de l’île, toujours considérée comme occupée par la République fédérale islamique des Comores.
Lors de la clôture de sa session extraordinaire, le Parlement comorien a pris fermement position. Son président, Moustadrane Abdou, a exprimé l’inquiétude des députés face à ce qu’il a qualifié de violation grave du droit international. « J’ajoute ma voix à celle du gouvernement pour exprimer notre rejet catégorique de cette initiative, contraire aux principes des conventions internationales », a-t-il déclaré devant les élus et les membres du gouvernement.
L’Assemblée nationale ne se limite pas à une déclaration symbolique : elle appelle à une mobilisation diplomatique accrue, à la saisine des instances internationales compétentes et à l’organisation d’un front uni entre institutions politiques et société civile pour faire obstacle à ce projet militaire. Une résolution parlementaire pourrait être proposée dans les prochains jours, marquant une nouvelle étape dans l’internationalisation du dossier mahorais.
Le gouvernement comorien avait déjà réagi quelques jours plus tôt, condamnant l’annonce française et réaffirmant que toute présence militaire étrangère sur l’île de Mayotte constitue une atteinte à la souveraineté des Comores. Cette position a trouvé un soutien notable du côté de la Russie, qui a officiellement dénoncé à son tour la militarisation de l’île et appelé au respect de la souveraineté comorienne.
L’implication du Parlement renforce donc la stratégie de riposte comorienne, qui entend faire de cette question un combat national et un dossier diplomatique central. À l’approche de l’installation d’un nouveau Parlement le 4 avril, la défense de l’intégrité territoriale des Comores s’impose comme une priorité indiscutable de l’agenda politique national.
Said Hassan Oumouri
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