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Eventuelles poursuites contre Me Youssouf Aticki : Saïd Larifou appelle la Justice à ne pas se limiter aux récents évènements

Pour l’avocat, les formes de poursuites doivent obéir à des règles d’équité, de transparence et d’égalité de tous devant la justice. «L’appareil judiciaire doit se détacher de toute influence politique faute de quoi, les décisions judiciaires souffriraient sérieusement de crédibilité. L’Etat a les moyens de s’assumer et d’affirmer son autorité mais cela doit être exprimé sur la base du droit».

Une semaine après les déclarations à la presse du ministre de la Justice, Mohamed Houssein, avertissant d’éventuelles poursuites contre le journal La Gazette des Comores et l’avocat, Me Youssouf Aticki, Me Saïd Larifou a intervenu pour déplorer, selon-lui, «le climat actuel du pays qui est tendu». Selon les déclarations de l’avocat, «les valeurs qui sont des signes distinctifs, les éléments de notre identité, à savoir la tolérance, le respect de la vie humaine, la solidarité et la fraternité, s’effondrent et cèdent la place a la haine et à l’individualisme». Pour l’avocat, les acteurs politiques sont les premiers responsables de cet effondrement. Et, pour apporter un remède à ce problème, les Comoriens doivent observer une pause en vue de mettre fin à la situation actuelle du pays et dire non à l’impunité.
Au sujet de ces poursuites annoncées par le ministre de la Justice, Me Saïd Larifou soutient qu’il faut poursuivre «les auteurs (des autres) crimes et délits qui ont plongé notre pays dans la misère et qui continuent à s’approprier des biens publics en toute impunité». Dans son intervention, Me Saïd Larifou a rappelé que toute forme de poursuites doivent obéir à des règles d’équité, de transparence et d’égalité de tous devant la justice. «L’appareil judiciaire doit se détacher de toute influence politique faute de quoi, les décisions judiciaires souffriraient sérieusement de crédibilité. L’Etat a les moyens de s’assumer et d’affirmer son autorité mais cela doit être exprimé sur la base du droit».
Au terme de son intervention, l’avocat a appelé à l’apaisement. De son avis, «le temps est au rassemblement des Comoriens pour donner à notre pays une nouvelle cohérence, une convergence de volonté face a l’émiettement et au climat de désordre actuel de manière a forger un cadre apaisé, unitaire aboutissant à l’émergence de notre pays».

Soucieux d’une justice transparente et équitable, l’avocat a rappelé que «la multiplication des procédures judiciaires sans explications ni pédagogie n’est pas comprise par l’opinion et laisse penser le sentiment des règlements de compte politiques. Cela n’est pas bon pour l’image de la justice et celle du pays». A en croire l’avocat, «notre pays possède les moyens de sa démocratie, qui figure dans notre culture et tradition et surtout dans notre conception de vie». Pour Saïd Larifou, «le système qui neutralise la critique, l’opposition, l’opinion et la pensées gênantes est contre productifs et finirait à se retourner contre leurs instigateurs».

Mariata Moussa / Alwatwan

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