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Dialogue national : L’UA ne veut «pas de préalables»

La délégation de l’Union africaine conduite par le Monsieur paix et sécurité de l’organisation panafricaine Bankole Adoye est intransigeante. Elle ne veut pas d’un dialogue qui sera soumis à des préalables. Un camouflet pour l’opposition.

Un camouflet pour l’opposition qui avait mis tous ses œufs dans le même panier pour faire fléchir Azali Assoumani. L’Union africaine ne compte pas accéder à la demande des opposants qui, avant d’aller au dialogue inter-comorien, exigent la libération de « tous les prisonniers politiques ». Mais cela sans compter sur la position de l’Union africaine qui est l’on ne peut plus claire : « Nous avons constaté la paix, la stabilité, la sérénité et la démocratie aux Comores. Le passé turbulent est un temps révolu. La situation politique est calme qu’en 2018, et même mieux qu’avant 2018 », devait affirmer M. Bankole lors de sa conférence de presse qui bouclait sa mission de trois jours à Moroni.

Jusqu’ici, ce sont les interprétations sur ce que doit être le fil d’Ariane de ce dialogue (départ d’Azali selon l’opposition, échéances électorales de 2024 selon le régime) qui constituaient l’un des principaux points d’achoppement de cette mission censée faire désescalader les tensions politiques, nées d’abord du tripatouillage constitutionnel de juillet 2018, puis de la présidentielle anticipée de mars 2019. Des tensions que l’UA a même reconnues dans une note interne du 1er juin à l’issue d’une réunion à Addis-Abeba à laquelle le même Monsieur paix et sécurité avait pris part. C’est peu dire que le calme et la sérénité dont ils reconnaissent aux Comores aujourd’hui, est un constat pour le moins incohérent. Et deux mois et deux semaines, la situation politique a-t-elle évolué ?

Il faut dire que la mission de l’UA à Moroni se résume à un désaveu de l’opposition, du moins ses revendications. Alors que les opposants considèrent qu’il y a des prisonniers politiques à la tête desquels l’ancien président Sambi et le gouverneur déchu d’Anjouan, Salami, la délégation de Bankole Adoye leur prend le contre-pied en affirmant plutôt qu’« il n’y a pas de prisonniers politiques » aux Comores. Et même si c’était le cas, « ce dialogue ne peut pas être sujet à des conditions ou à des préalables », tranche l’émissaire. Deux jours plutôt, l’opposition avait décidé de ne pas participer au dialogue sans ses préalables. On ignore si la position de l’UA va les faire changer d’avis ou non.

Andjouza Abouheir / LGDC

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