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Crise énergétique à Mwali : un dépôt construit en 1978 qui ne répond plus aux besoins. À l’assemblée le gouvernement fait des promesses.

 

Les îles comoriennes continuent de subir les conséquences d’un système énergétique fragile et vieillissant. Lors de la séance des questions orales à l’Assemblée nationale, plusieurs députés ont interpellé le gouvernement sur la persistance des pénuries de carburant, les infrastructures obsolètes et les promesses non tenues concernant les dépôts d’hydrocarbures à Mwali et à Ndzuani.

Depuis plus de quarante ans, le dépôt d’hydrocarbures de Fomboni, construit en 1978, n’a connu aucune modernisation majeure. Avec une capacité limitée à 680 m³ soit 216 tonnes de pétrole, 244 tonnes de gasoil et 220 tonnes d’essence  il ne garantit qu’une autonomie d’une vingtaine de jours pour toute l’île. Résultat : les habitants vivent au rythme des coupures, des rationnements et des retards d’approvisionnement.

Le ministre de l’Énergie, Aboubacar Saïd Anli, a reconnu que Mwali réclame depuis des années trois projets vitaux : une aérogare, un dépôt moderne d’hydrocarbures et des infrastructures hôtelières. Pourtant, malgré les annonces répétées, peu de choses ont réellement bougé.

Le gouvernement a bien validé en juin dernier un projet de mise aux normes du dépôt de Fomboni, censé porter sa capacité à 1 300 tonnes et offrir une autonomie d’environ 45 jours. Les travaux sont promis pour la fin de l’année 2025 ou le début de 2026. Mais sur le terrain, les habitants doutent : les mêmes promesses ont déjà été faites par le passé, sans concrétisation.

Ndzuani : un ponton détruit et une promesse de réhabilitation

À Ndzuani, la situation n’est guère plus stable. Le ponton de Mirontsi, infrastructure clé pour le déchargement des produits pétroliers, est aujourd’hui inutilisable. Construit en 1985 grâce à un financement de la Banque islamique de développement, l’ouvrage de 300 mètres de long, doté à l’origine d’un tirant d’eau de 7 mètres, est désormais réduit à 4 mètres et gravement détérioré.

Le ministre de l’Énergie a admis que le ponton est « hors d’usage en raison de contraintes techniques et environnementales majeures ». Il a toutefois assuré qu’un nouveau projet de réhabilitation a été élaboré et chiffré. Là encore, la promesse reste suspendue à la disponibilité des financements et à la volonté politique d’agir.

Des îles dépendantes et fatiguées des promesses

Ces deux cas illustrent un problème plus large : la dépendance structurelle des îles comoriennes à un système énergétique instable et centralisé. Chaque panne, chaque retard de navire ou chaque contrainte technique peut paralyser des pans entiers de l’économie locale — de l’électricité à la santé, en passant par les transports et l’éducation.

Pendant que les discours se succèdent à Moroni, les habitants de Mwali et de Ndzuani continuent d’espérer. Ils attendent des solutions concrètes, pas de nouvelles promesses. Car sans énergie fiable, aucune île ne peut prétendre au développement durable, et encore moins à l’autonomie.

Said Hassan Oumouri

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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