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Crise de légitimité pour l’élection de Azali : Le silence de la France et les États-Unis devient plus marquée.

 

À la suite d’un scrutin présidentiel controversé aux Comores, la réélection d’Azali Assoumani avec 57,2% des votes fait face à une crise de légitimité internationale. Un mois après les élections du 14 janvier, l’Union européenne, la France, et les États-Unis n’ont pas reconnu les résultats annoncés, ne félicitant pas non plus l’ancien colonel putschiste, actuel président de l’Union africaine.

 

À travers une enquête approfondie publiée aujourd’hui par le quotidien français Le Monde, la position de la France vis-à-vis de la situation post-électorale contestée aux Comores devient plus claire. Le reportage met en lumière les réserves de la France concernant le processus électoral qui a vu Azali Assoumani maintenir sa position de leader des Comores, suggérant une distance diplomatique prise par la France face aux allégations de fraude et d’irrégularités.

Le quotidien français Le Monde a révélé des documents et témoignages indiquant une fraude orchestrée par le pouvoir comorien. Des irrégularités substantielles ont été rapportées, notamment dans la nomination des membres des bureaux de vote, avec des accusations de substitutions arbitraires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en faveur du parti présidentiel.

Des incidents de bourrage d’urnes ont été signalés, y compris un cas impliquant le maire de Fomboni, Mouhaimine Ben Abdallah. Les observateurs internationaux ont également constaté des interventions militaires dans le processus électoral, bien que ces observations n’aient pas été inclues dans les rapports officiels.

Les opérations de dépouillement ont été entourées d’opacité, avec des membres de la CENI empêchés d’accéder aux résultats avant leur proclamation. Gérard Youssouf, commissaire électoral national, a exprimé sa préoccupation quant à l’existence d’une salle de dépouillement secrète, indiquant un contrôle exclusif des opérations par un commissaire de la CENI réhabilité dans l’ombre.

Face à ces événements, le front commun de l’opposition s’arme de patience et de stratégie, s’appuyant sur des recours judiciaires, diplomatiques et populaires. Des appels ont été lancés à la communauté internationale, y compris à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, pour contester les résultats et réclamer de nouvelles élections.

Malgré l’absence de reconnaissance de la part de puissances occidentales, Azali Assoumani a reçu les félicitations de leaders internationaux tels que Vladimir Poutine, Narendra Modi et Xi Jinping, révélant un paysage géopolitique complexe autour de cette île de l’océan Indien.

Cette situation soulève des questions graves sur l’intégrité démocratique aux Comores et le rôle de la surveillance internationale, dans un contexte où le poids des allégeances politiques semble éclipser les principes électoraux fondamentaux.

Saïd Hassan Oumouri

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