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Coronavirus : « J’ai honte d’être médecin dans mon pays »

C’est une interview exclusive. Un médecin de la place, à Moroni, qui a tenu à nous recevoir exprime des regrets du conseil scientifique de n’avoir pas été à la hauteur. Il précise que «les personnes qui meurent au cours des dernières 96 heures ont plus de 60 ans» et que le pays a mis du temps a déclarer le COVID-19. Il estime que ce n’est pas une coïncidence du fait que «La majorité des Comoriens qui mouraient, avant la déclaration officielle d’Azali, avaient des symptômes du Coronavirus et plus de 60 ans». «plus de 100 personnes sont mortes entre le 5 mars et le 25 avril c’est du jamais vu», révèle-t-il. Il dénonce en outre «le comportement de certains médecins comoriens qui n’ont pas assuré leur mission de protéger la population conformément au serment d’Hippocrate. Selon lui, ils ont politisé la santé alors qu’ils devaient être neutre en revalant l’existence du Coronavirus avant le 30 avril. Il reconnaît tout de même que tout le monde avait eu peur de représailles du gouvernement.

Pour étayer sa déclaration, il cite par exemple le directeur de la santé qui a dit à la télévision, le dimanche 26 avril, qu’il n y avait pas de Coronavirus dans le pays, 72 heures plus tard, le 30 avril le président Azali a dit le contraire. «Ça n’a pas de sens, cela montre que notre pays n’est pas à la hauteur des enjeux du Coronavirus» dit-il. Il réaffirme «que l’histoire du patient O zéro est entouré d’un mystère et de plusieurs questions sans réponse. «Si cette question n’est pas résolue, les Comores sont en danger», a-t-il ajouté. «J’ai honte d’être médecin dans mon pays car, aucun Comorien ne crois en rien de nos jours. Je sais que le Coronavirus est introduit aux Comores depuis le 5 mars 2020, où j’ai eu des informations recueillies dans la région d’Istandra que des personnes étaient gravement malades» a-t-affirmé. Avant d’ajouter «que la région d’Itsandra et Bambao sont les plus touchées par le COVID-19».

Propos recueillis par notre journaliste Said Mohamed / CLC
Crédit photo : S. M
Nom : caché pour éviter des représailles

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

1 commentaire sur Coronavirus : « J’ai honte d’être médecin dans mon pays »

  1. Je partage votre douleur et votre dégoût à l’égard vos collègues qui ont politisé votre métier de médecin.Partout dans le monde on respecte les médecins et on prête attention à ceux qui disent les médecins surtout dans le contexte actuel.UNe pandémie qui touche la planète entière certains médecins préfèrent pratiquent l omerta et d autres sont devenus des opportunistes pour plaire aux incompétents qui dirigent le pays en pratiquant le déni et le mensonge comme mode de gouvernance.

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