
À compter du mardi 12 août 2025, tous les Comoriens devront obligatoirement porter leur carte nationale d’identité et la présenter lors des contrôles. Les étrangers, eux, devront justifier de la régularité de leur séjour. L’annonce a été faite le samedi 9 août par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Ahmed Assoumani, lors d’un point de presse aux côtés de plusieurs responsables de la sécurité et de la justice.
Cette vaste opération, menée conjointement par la police et la gendarmerie, vise à « régulariser la situation des citoyens » et à « encadrer les étrangers en situation irrégulière », selon les termes du ministre. Présentée comme une mesure prioritaire pour « le maintien de l’ordre public et la protection des frontières », elle s’inscrit dans une volonté affichée de lutte contre la délinquance et la criminalité.
Des règles déjà en place mais peu appliquées
Le ministre a rappelé que les textes légaux existent déjà :
Loi sur les conditions d’entrée et de séjour des étrangers
Loi sur la carte nationale d’identité
Code de la nationalité
« Malheureusement, ces lois ne sont pas toujours appliquées correctement. Il nous appartient d’en assurer l’application stricte », a déclaré Mohamed Ahmed Assoumani.
Pour les Comoriens, l’obligation de porter la carte d’identité vise aussi à résoudre des problèmes concrets :
Empêcher l’accès des mineurs à des lieux interdits comme les boîtes de nuit et bars
Pouvoir identifier rapidement une personne malade ou victime d’un accident
Faciliter les interventions des forces de l’ordre en cas d’infraction
Étrangers : régularisation ou expulsion
Le ministre a tenu à éviter toute interprétation de « chasse aux étrangers », affirmant avoir informé les ambassades et chancelleries présentes aux Comores. Mais il a été ferme :
« Je leur annonce clairement : régularisez-vous ou vous serez expulsés. »
Deux situations sont particulièrement visées :
1. Les entrées illégales sur le territoire
2. Les visas courts séjours (45 jours maximum) non renouvelés après plusieurs années de présence
Il a également rappelé que certains emplois sont réservés aux nationaux, dénonçant la présence d’étrangers dans des activités commerciales informelles, comme le porte-à-porte pour la vente de chaussures ou de meubles.
Objectif affiché : sécurité et ordre public
Pour Mohamed Ahmed Assoumani, cette mesure est d’abord une question de sécurité :
> « L’identité est fondamentale pour la sécurité. Chacun doit se conformer à la loi. »
Avec cette campagne, les autorités espèrent instaurer un contrôle plus strict de la population et des frontières, tout en renforçant la protection des citoyens et la régulation des flux migratoires.
ANTUF Chaharane
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