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Condamnation de Boléro : une onde de choc politique dans l’affaire Bachar

 

 

Le verdict est tombé dans la seconde affaire opposant la justice comorienne à l’activiste très suivi sur les réseaux sociaux, Nourdine Mparti, alias Bachar. Déjà condamné en juin dernier pour cyberharcèlement, l’influenceur a écopé jeudi de cinq ans de prison ferme et d’un million de francs comoriens de dommages et intérêts pour diffamation et atteinte à l’honneur, des faits commis en ligne. Il a cependant été acquitté du chef d’extorsion.

Mais la véritable secousse de ce procès réside dans la condamnation de Hamada Madi Boléro, figure historique de la scène politique comorienne.

Ancien secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) et ex-directeur de cabinet du président Azali Assoumani, Boléro demeure une personnalité influente du système étatique. Considéré comme un diplomate chevronné et un homme d’État respecté, il a longtemps incarné la continuité administrative du pouvoir comorien.

Le tribunal correctionnel de Moroni l’a pourtant reconnu coupable de complicité de diffamation dans cette affaire explosive, le condamnant à sept mois de prison avec sursis, conformément aux réquisitions du parquet.

L’affaire Bachar, entre réseaux sociaux et règlements de comptes politiques

L’affaire dite « Bachar » trouve son origine dans une série de publications virales sur les réseaux sociaux, où Nourdine Mparti accusait plusieurs personnalités de corruption, de trahison et d’abus de pouvoir. Ces publications, largement relayées, ont déclenché un vaste scandale mêlant politique, influence numérique et justice.

Au total, 17 personnes avaient été poursuivies pour complicité de diffamation, parmi lesquelles Boléro, le consul général des Comores à Laâyoune, Said Omar Said Hassan, et plusieurs hauts responsables sécuritaires.

Si le consul a été relaxé au bénéfice du doute, d’autres accusés comme le capitaine Rafik Aboubacar et Ahmed Abdou alias Hadji Soifeine ont été condamnés à sept mois de prison avec sursis et à 500 000 francs d’amende. Le prédicateur Said Mohamed Harouna, lui, n’a pas échappé à la sanction.

Une affaire à forte portée politique

La condamnation de Boléro dépasse le cadre judiciaire : elle secoue les cercles du pouvoir. En effet, cet ancien proche collaborateur du président Azali, récemment encore au cœur de l’appareil exécutif, se retrouve désormais sous le feu des critiques.

Pour beaucoup d’observateurs, cette décision marque un tournant symbolique : jamais une figure d’un tel rang, ancien chef de la diplomatie régionale et bras droit du président, n’avait été condamnée dans une affaire mêlant diffamation publique et réseaux sociaux.

L’avocat de Boléro et de Bachar, Me Djamal-edine Bacar, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel, estimant que les poursuites reposent sur une procédure contestable en l’absence de plainte directe des personnes diffamées.

En attendant, cette décision alimente le débat sur la liberté d’expression, la responsabilité des élites, et l’usage du numérique dans la vie politique comorienne.

Une chose est sûre : l’affaire Bachar laisse une empreinte durable dans le paysage politico-judiciaire du pays.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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