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Cameroun : Paul Biya, 92 ans, candidat à un 8ᵉ mandat — une momie pour diriger l’un des pays les plus jeunes d’Afrique

Cameroun. C’est désormais officiel : Paul Biya, 92 ans, s’accroche au pouvoir comme une ombre figée dans le temps. Ce dimanche 13 juillet, dans un communiqué diffusé sur X (anciennement Twitter), le président camerounais a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, avec l’intention de briguer un huitième mandat consécutif. Oui, huitième. Et oui, à 92 ans.

« Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 », écrit-il laconiquement, comme si cela allait de soi.
« Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l’acuité des défis auxquels nous sommes confrontés », poursuit-il.

Une déclaration lunaire, dans un pays qui crie à l’abandon

Au moment où la jeunesse camerounaise croupit dans le chômage, l’exil ou la répression, le chef d’État, au pouvoir depuis 1982, s’offre un nouveau tour de piste présidentiel. Tranquillement, depuis son palais, loin de la rue, loin des réalités. Une sorte de président-fantôme, souvent vu à Genève plus qu’à Yaoundé, qui gouverne un pays jeune avec un logiciel de vieux monde.

Le Cameroun est l’un des pays les plus jeunes du continent africain, avec une moyenne d’âge autour de 18 ans. À l’opposé, Paul Biya frôle le centenaire. Le gouffre est sidérant. Comment un homme qui a vu l’indépendance, vécu la guerre froide, dirigé avec le Minitel, peut-il encore prétendre comprendre les aspirations d’une jeunesse TikTok, ultra-connectée, frustrée et de plus en plus révoltée ?

Un régime figé, un peuple en mouvement

Cette annonce est bien plus qu’un choix politique : elle est un affront à la jeunesse camerounaise, une gifle assénée à des millions de jeunes qui rêvent de changement, d’alternance, d’opportunités. Le Cameroun est devenu un royaume républicain, où le fauteuil présidentiel est désormais considéré comme un trône héréditaire ou une extension naturelle de la longévité biologique.

Et pourtant, des alternatives existent. Maurice Kamto, l’opposant le plus tenace, arrivé second en 2018, Cabral Libii, figure montante et audacieuse, portent les espoirs d’un renouveau démocratique. Mais dans un système verrouillé, où la démocratie se résume à des bulletins pliés dans l’ombre d’un vieux système, l’équité du scrutin reste illusoire.

La tragédie d’un pays otage d’un homme

À 92 ans, alors que d’autres prennent soin de leurs petits-enfants ou se retirent pour écrire leurs mémoires, Paul Biya s’imagine encore bâtisseur d’avenir. C’est une tragédie politique. Une parodie républicaine. Le Cameroun n’a pas besoin d’un monument historique au pouvoir, mais d’un projet, d’une énergie, d’une ambition collective.

Le choix de Paul Biya de se représenter, malgré son âge avancé et son éloignement évident des réalités du peuple, incarne le drame de nombreux pays africains : un pouvoir qui refuse de mourir, même lorsque le peuple le supplie de vivre.

Le 12 octobre prochain, les Camerounais ne voteront pas seulement pour un président. Ils voteront pour savoir s’ils veulent vivre dans le passé ou construire enfin leur avenir.

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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