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Blocage de la dernière séance plénière : «Ce n’est pas cela la démocratie»

Les ministres des Finances et de l’Intérieur, respectivement Saïd Ali Saïd Chayhane et Mohamed Daoudou, ont tenu à réagir hier suite à la décision de «certains élus de la Nation de ne pas exercer les pouvoirs que leurs confèrent la loi». Les deux membres du gouvernement ont déploré le comportement de certains élus qui viennent notamment d’engendrer «une perte sèche de six milliards de francs comoriens» en refusant l’adoption d’un projet de loi qui aurait permis au gouvernement de soutenir les paysans et les pêcheurs du pays.

Dans une conférence de presse tenue en fin de matinée hier, au ministère des Finances, les principaux orateurs sont revenus sur les textes qui étaient à l’ordre du jour à la dernière session ordinaire. Il s’agit du projet de loi autorisant le président de l’Union des Comores à ratifier l’accord de financement de la Banque mondiale pour le projet de relèvement Post-Kenneth, le projet de loi portant sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation, celui relatif à loi des Finances de l’exercice 2020 et enfin le projet de loi portant code de l’information et de la communication en Union des Comores.
Cependant, à l’issue de cette séance, seule le projet de loi concernant le relèvement Post-Kenneth a été examiné. Les trois autres n’ont été ni adoptés ni rejetés et c’est ce qui exaspère Saïd Ali Saïd Chayhane et Mohamed Daoudou. «Ils avaient le pouvoir de rejeter ces projets de loi et nous mettre dans l’embarras mais ils ont sciemment choisi de ne tout simplement pas examiner ces textes. Ce n’est pas cela la démocratie», affirme le ministre des Finances.

Une ordonnance budgétaire en lieu et place du projet de loi des Finances

Ce dernier expliquera ensuite que si la commission des finances avait soulevé des problèmes technique avant que le texte arrive en plénière «on aurait compris mais cette obstruction manifeste n’est pas digne. Ils disent être majoritaires alors qu’est-ce qu’ils craignaient ? Au fond, ce n’est ni une question de minorité ou de majorité mais juste la volonté de bloquer tout le pays».
Concernant la présence supposée de la loi d’amnistie dans l’ordre du jour, Saïd Ali Saïd Chayhane est formel : «ce n’est pas le gouvernement qui détermine l’ordre du jour mais la conférence des présidents et c’est bien avant la plénière. Ceux qui disent le contraire se trompent sur toute la ligne».
Dans le même temps, ne pas examiner ces textes «c’est clairement pénaliser tout le pays et non le gouvernement. Le pays a besoin de la loi des finances pour son fonctionnement». Il en est de même pour le projet de loi portant sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.

Le fait qu’ils aient refusé de l’examiner «a causé une perte sèche de six milliards de francs comoriens et c’est l’ensemble du pays qui va en pâtir et non le gouvernement uniquement. C’était un refus catégorique de travailler qui prive le pays d’un repère comme le recommande la démocratie», déclare l’argentier de l’Etat.
Il rappellera ensuite que «le président de la République a le pouvoir de faire des ordonnances pour ce qui est de la loi des finances. Ça aurait été plus grave si le texte était rejeté et même-là le président aurait pu faire une ordonnance».
Le ministre de l’Intérieur est, de son côté, revenu sur le projet de loi portant sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. Pour lui, la «perte ce n’est pas seulement les six milliards mais surtout la possibilité pour les paysans ou encore les pêcheurs de mieux bénéficier des retombées de leurs activités.

Abdou Moustoifa / Alwatwan

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1 commentaire sur Blocage de la dernière séance plénière : «Ce n’est pas cela la démocratie»

  1. Franchement quelle ridiculisation de ce gouvernement face aux élus.
    « Le président quoiqu’il advienne passe par des ordonnances… » c’est à dire que notre assemblée ne sert à rien puisque le président peut jouer leurs rôles ! Qu’est-ce que ce république bananière ? Il y aura beaucoup à enquêter après la fin de ce régime ! Il faudra grandir les prisons et rajouter des chaises dans les salles d’audience des tribunaux.

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