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Beit-Salam ébranlé : le téléphone de Bachar a parlé et sème le trouble au sommet de l’État

Abdousalami Ibrahim Mpingu, alias Bachar, a été expulsé vers les Comores par les autorités tanzaniennes pour séjour illégal. À peine débarqué à Moroni, il a été arrêté en vertu d’un mandat émis en 2021, avant d’être placé sous mandat de dépôt. Un fait divers en apparence… jusqu’à la saisie de son téléphone.

Ce simple appareil, remis volontairement par Bachar aux autorités, s’est transformé en véritable boîte noire. À l’intérieur : des messages, des échanges vocaux, des preuves de transactions financières — autant d’éléments accablants qui jettent une lumière crue sur les dessous peu reluisants de certains cercles du pouvoir comorien.

Accusé d’avoir été l’instigateur de virulentes campagnes contre des personnalités publiques, Bachar nie toute implication directe. Il affirme avoir souvent été instrumentalisé et se dit prêt à coopérer pleinement. Le mot de passe de son téléphone ? Donné sans résistance. Une manière, dit-il, de « prouver qu’il n’a rien à cacher ».

Mais ce que le téléphone révèle dérange. Et confirme des soupçons que nous avions déjà soulevés. Comme Comoresinfos l’avait révélé dans un précédent article, des échanges fréquents avec le conseiller diplomatique à Beit-Salam, montrent une proximité déroutante. Des propos offensants, parfois calomnieux, échangés à propos de figures du régime mettent en cause la neutralité que l’on attend d’un haut représentant de l’État.

Autre nom cité dans les fichiers de Bachar : Ilyasse Said Ahmed, conseiller au ministère des finances, qui aurait transféré 1 450 euros à ce dernier. Ce montant, selon plusieurs sources proches du dossier, visait à étouffer des révélations compromettantes. Une forme de transaction de silence, symptomatique d’un système malade.

Le nom d’un haut responsable de Graphica, est aussi mentionné. Il aurait financé Bachar pour qu’il défende publiquement un proche aujourd’hui marginalisé politiquement.

Mais au-delà des noms, ce dossier met en évidence un malaise plus profond. Celui d’un régime où les stratégies de dissimulation et les réseaux d’influence semblent avoir supplanté la transparence et la responsabilité. Pendant que certains manipulent l’opinion ou tentent de sauver leur poste à coup de virements discrets, des militants fidèles au régime, sincères et souvent sacrifiés, attendent dans l’ombre.

La véritable question est donc la suivante : qui protège qui, et jusqu’à quand ? Et surtout, combien d’autres révélations exploseront à mesure que les autorités fouillent dans ce téléphone devenu l’objet le plus redouté de Moroni ?

Comoresinfos poursuivra ses investigations. Car, comme annoncé dans nos précédents papiers, le retour de Bachar allait faire tomber des têtes.


IBM

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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