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Azali demande à sa diplomatie de muscler la communication sur Mayotte : un tournant stratégique

 

Alors que l’Union des Comores vient de célébrer les 50 ans de son indépendance, le président Azali Assoumani semble vouloir remettre la question de Mayotte au centre de l’agenda diplomatique. Lors d’une déclaration relayée par l’ambassadeur Youssouf Mondoha Assoumani, représentant des Comores auprès de l’Union africaine, le chef de l’État a appelé à intensifier la stratégie de communication internationale sur ce dossier sensible.

> « Après 50 ans d’indépendance, nous avons toujours le problème de l’occupation de l’île comorienne de Mayotte », a déclaré l’ambassadeur Mondoha.

« Le président a insisté sur le fait que de nombreux pays, mais aussi de nombreux jeunes comoriens, ignorent l’histoire de notre indépendance. Il faut revoir notre stratégie de communication pour expliquer au monde que les Comores sont un ensemble de quatre îles : Mwali, Ndzuani, Ngazidja et Mayotte, contrairement à ce que la France tente d’imposer dans l’imaginaire international. »

 Contexte historique : une blessure ouverte

Depuis le référendum d’indépendance de 1974, les Comores revendiquent la souveraineté sur l’île de Mayotte, restée sous administration française après avoir voté à 63 % pour le maintien dans la République française, contrairement aux trois autres îles. L’ONU, l’Union africaine et la Ligue arabe ont tous reconnu l’appartenance de Mayotte aux Comores. Mais malgré cette reconnaissance, la France a progressivement renforcé sa présence, allant jusqu’à faire de Mayotte un département d’outre-mer en 2011, puis une région ultra-périphérique de l’Union européenne.

 Des négociations discrètes mais tendues

Sous la présidence d’Azali Assoumani, les relations avec la France ont oscillé entre coopération économique et désaccord diplomatique. Si des discussions bilatérales ont été engagées ces dernières années sur la question migratoire ou la circulation entre Mayotte et les autres îles, la question de la souveraineté est restée bloquée, souvent reléguée au second plan pour préserver les relations diplomatiques.

Le président Azali semble désormais vouloir changer de cap : sortir d’une posture défensive et adopter une communication offensive et structurée pour rappeler au monde la position des Comores. Cela implique de mieux former les diplomates, produire du contenu historique, mobiliser les diasporas, et occuper le terrain médiatique et académique à l’international.

 

Une problématique stratégique

Le dossier Mayotte n’est pas seulement symbolique : il touche à l’identité nationale, à l’unité territoriale, à la mémoire collective et à la justice internationale. Mais la communication comorienne sur ce sujet est restée faible, souvent éclipsée par les priorités économiques ou sécuritaires.

 

La recommandation du président Azali pourrait marquer le début d’un nouveau cycle dans la manière dont les Comores défendent leurs droits. Un changement de ton, plus assumé, pourrait aussi repositionner les Comores dans les forums régionaux et internationaux comme une voix plus affirmée sur les questions de souveraineté.

Said Hassan Oumouri 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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