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Azali aurait-il rencontré Bachar?

Selon cet article de jeune Afrique dont le voici avec une capture d’écran Azali aurait rencontré Bachar ce 11/11/2022.

Procès de Sambi aux Comores : les autorités ont-elles passé un deal avec un témoin-clé ?

Une peine de prison à vie a été requise, le 24 novembre, contre l’ex-président Ahmed Abdallah Sambi, jugé pour haute trahison à Moroni. Et, ces derniers jours, une affaire de subornation de témoin, en l’occurrence de l’homme d’affaires Bachar Kiwan, a fait surface.

Le 24 novembre, Ali Mohamed Djounaid, le commissaire du gouvernement comorien, a requis la perpétuité contre l’ancien président Ahmed Abdallah Sambi, dont le procès pour haute trahison s’était ouvert trois jours plus tôt à Moroni.

Apparu fatigué lors de la première journée du procès, le prévenu, âgé de 64 ans et en résidence surveillée depuis cinq ans, n’était pas présent lors de la lecture de l’acte d’accusation. Il avait préféré dès le premier jour, et comme ses cinq avocats, se « retirer d’une procédure injuste ».

À peine la sentence encourue connue, l’équipe de défense de celui qui présida l’Union des Comores de 2006 à 2011, constituée d’Ahamada Mahamoudou, de Fahmi Saïd Ibrahim, de Jean-Gilles Halimi (barreau de Paris), de Fatimen Ousseni (Mayotte) et de Jan Fermon (Bruxelles), publiait un communiqué dressant la liste des nombreux manquements constatés tout au long de la procédure.

Ces avocats contestent également la légitimité du commissaire du gouvernement, du juge d’instruction et des assesseurs d’une Cour de sûreté qu’ils estiment « dénuée d’existence légale ». Enfin, ils annoncent avoir porté plainte auprès du Parquet de Paris.

Alors qu’aucun recours n’est possible devant cette juridiction comorienne d’exception, qui doit rendre son verdict le 29 novembre, la défense d’Ahmed Abdallah Sambi s’appuie sur différents documents qui circulent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux de la diaspora. Ils évoquent une tentative de subornation, réalisée par des responsables comoriens sur la personne de Bachar Kiwan.

Une série de captures d’écran du téléphone de Bachar Kiwan montre plusieurs échanges que ce dernier aurait eus avec Houmed Msaidie, le porte-parole de la présidence comorienne, entre le 3 et le 12 novembre, et qui auraient abouti à une rencontre, le 11 novembre à Paris, entre l’homme affaires et le chef de l’État comorien, Azali Assoumani, pour que celui-ci lui accorde sa grâce.
Serait-ce en échange du témoignage de Bachar Kiwan sur des sommes (plusieurs centaines de millions de dollars sont évoqués) qu’il aurait versées à Ahmed Abdallah Sambi et dont il détiendrait des preuves ?

Ces faits impliquant un citoyen français et s’étant déroulé en France, il revient au parquet de Paris de diligenter une enquête.

Mystérieuses rencontres.

Autres pièces au dossier, des photos prises à Paris, montrant Bachar Kiwan attablé avec Djae Ahamada Chanfi, puis, à une autre occasion, avec Dhoihir Dhoulkamal, respectivement garde des Sceaux et ministre des Affaires étrangères des Comores. Ce dernier était, en 2018, le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur le programme de la citoyenneté économique. Son nom apparaît par ailleurs dans un document de cinq pages intitulé « Accord de grâce, d’immunité et de coopération », que Bachar Kiwan prévoyait de signer, en novembre, avec l’Union des Comores – représentée, en l’occurrence, par Dhoulkamal.

« Tous ces documents sont des faux », déclare celui-ci, joint par Jeune Afrique à sa descente d’avion, dans l’après-midi du 25 novembre. Le ministre confirme toutefois que les photos le montrant avec Bachar Kiwan sont authentiques, et qu’il a bien rencontré l’homme d’affaires à Paris, à deux reprises, d’abord en juin puis en novembre, mais « à titre privé et à la demande de ce dernier ».

Le Franco-Syrien lui aurait proposé de lui fournir des documents complémentaires prouvant la culpabilité de Sambi en échange de l’effacement de son nom sur l’acte d’accusation. Une requête dont Dhoihir Dhoulkamal assure ne s’être « jamais entretenu avec la présidence », pas plus qu’avec Djae Ahamada Chanfi. Bien qu’inculpé, Kiwan n’a jamais été cité à comparaître à Moroni, et aucun des documents promis n’est arrivé sur le bureau du procureur.

Cette affaire n’aura, quoi qu’il en soit, aucune incidence sur la décision que la Cour de sûreté doit rendre le 29 novembre. Dans l’un des messages que Bachar Kiwan a reçus en novembre, Houmed Msaidie évoque une peine de vingt années d’emprisonnement pour l’ancien chef de l’État, qui risque la perpétuité. Le jour de son arrestation, en août 2018, il avait été inculpé pour « troubles sur la voie publique ».

Le lien de l’article https://www.jeuneafrique.com/1396163/politique/proces-de-sambi-aux-comores-les-autorites-ont-elles-passe-un-deal-avec-un-temoin-cle/

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