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Azali Assoumani, l’épreuve des assassinats ciblés

Pour parer la multiplication des coups d’Etat qui jalonne son histoire depuis les années 70, l’Archipel des Comores avait une recette anti-instabilité. Le pays avait instauré une présidence tournante entre les trois îles tous les 5 ans, sans possibilité de faire plus de deux mandats. Une règle balayée en juillet 2018 par une révision constitutionnelle contestée du président Azali Assoumani, revenu au pouvoir depuis 2016 après une présidence entre 1999 et 2002.

La contestation des résultats d’un référendum se fait dans une ambiance délétère à coup d’arrestations d’opposants au projet du président Azali Assoumani et même d’assignation à résidence contre les pourfendeurs de sa politique jugée « dictatoriale». Le décor est campé pour un renversement de pouvoir mais celui-ci échoue.

Tout commence avec l’arrestation le 9 juillet par des interpellations touts azimuts de personnalités de l’archipel. Dans le lot, plusieurs militaires du rang mais aussi l’écrivain Said Ahmed Said Tourqui dit Sast, Bahassane Said Ahmed, frère de l’ancien vice-président Djaffar Said Ahmed tombé en disgrâce. Sans lien prouvé, ils sont accusés d’avoir conspiré pour renverser le président comorien pour s’emparer du pouvoir.

Plus tard, août 2018, le Bureau du Procureur révèle que le projet de tentative de coup d’Etat présentait tous les traits d’une une «entreprise terroriste, organisée pour tuer, assassiner, certaines autorités de l’Etat, afin de pouvoir s’accaparer le pouvoir». Toujours selon le procureur, une liste de personnalités à neutraliser avait déjà été préparées parmi lesquelles, le ministre de l’Intérieur, le ministre des Finances, le chef d’état-major ainsi que le chef de corps de l’armée.

« Des banderoles avaient été déjà confectionnées en cas de victoire, et vous voulez dire qu’il n’y avait pas un coup en préparation», précise même le procureur. Au sein de l’opposition, on dénonce un projet préparé par le gouvernement pour tenter de faire passer la colère des manifestations contre le référendum qualifié de «retour en arrière constitutionnel».

Par Ibrahima Bayo Jr. ©La Tribune

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