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AZALI A LA TETE DE L’U.A. : des questions et des inquiétudes 

Les petites îles Comores à la direction de l’Union Africaine, quelle belle leçon que l’Afrique aurait donné au monde ! Malheureusement il n’en est rien.

Sous le sceau de la plaisanterie, le président sortant, le sénégalais Macky Sall, suggère du maraboutage ! Omettant bien évidemment de nommer le sorcier : l’Etat français.

La presse française (voir www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/19/les-comores-a-la-presidence-de-l-union-africaine-une-aubaine-pour-la-france_6162481_3212.html) a révélé le pot aux roses : «les tractations et discrètes demandes » de Macron au président kenya pour l’amener à se désister au profit d’Azali. D’un autre côté bien sûr, la France a mobilisé tout ce qui reste de la FrançAfrique.

Dans sa politique diabolique pour contrer les « sentiments antifrançais », en réalité le nouvel éveil du panafricanisme, laFrance voulait placer un pantin docile à la tête de l’Union Africaine. Il est donc permis d’affirmer qu’Azali, président de l’UA, c’est bel et bien un complot français contre l’Afrique.

Ses missions s’appréhendent aisément.

Conduire le processus d’annexion de l’île comorienne de Mayotte à son terme. La France et les sécessionnistes maorais militent ardemment pour la reconnaissance internationale de la francité de l’île comorienne de Mayotte. Ils ont jusqu’ici bénéficié de l’appui d’Azali et ils viennent de recevoir un fort coup de pouce : Azali n’a mentionnéMayotte nulle part dans son discours d’intronisation. Il annonce ainsi les couleurs, loin de saisir l’opportunité d’une présidence comorienne pour faire avancer le principal problème de son pays il va encore endosser le costume d’un traître à la nation. Une donnée gravissime pour les Comoriens
Parvenir à aligner l’Afrique derrière l’Occident dans la guerre en Ukraine. Il pourra au plus, en donner l’illusion en arborant frauduleusement son titre de président de l’UA. L’important pour l’Occident c’est de se poser en communauté internationale, en centre du Monde dominant tout le reste.
Barrer la route aux nations à l’avant-garde du panafricanisme : Mali, Burkina, Guinée. Des exemples vivants qui inspirent et qui menacent sérieusement l’empire néocolonial français.

Au total, ce qui aurait pu être une fierté pour la nation comorienne devient un sujet d’inquiétude pour les Comores et l’Afrique en général. Qui plus est le contexte de la fin du mandat d’Azali complique encore les choses et risque de mener le pays dans le chaos.

Azali spécialiste des coups d’Etat (putsch militaire en 1999, putsch institutionnel en 2018, putsch holdup électoral en 2019) prépare un nouveau type de putsch : des élections apparemment normales mais qui ne sont même pas des élections.

Car Azali a conçu des « élections » sur mesure qui lui assure la victoire sans qu’il ait besoin d’une triche à grande échelle ni de s’emparer des urnes des bureaux de vote. A tous les étages des élections, c’est lui-même qui a la main. Qui dit mieux : des « élections » organisées, contrôlées et supervisées par un candidat qui en proclamera les résultats.

C’est lui qui nomme seul tous les membres de la Chambre Constitutionnelle de la Cour Suprême, l’institution faîtière des élections
C’est lui et ses séides qui nomment les membres de la Commission Nationale Electorale Indépendante et de ses démembrements dans les îles

Finalement Azali prépare un nouveau coup d’Etat, sans bruits, en douce, avec l’approbation de ses partenaires. Il y a fort à parier qu’une fois élu, il va manœuvrer pour changer encore la Constitution afin de fonder une dynastie monarchique.

Pour se débarrasser de l’autocratie au pouvoir, Il appartient aux forces patriotiques et démocratiques de se battre pour l’organisation de véritables élections qui assurent l’égalité entre les différents candidats. C’est l’unique façon de pousser dehors le despote Azali.

Le pays est mal en point à tous les niveaux. L’Opposition ne devrait pas s’enfermer dans une orientation qui n’a rien donné en cinq ans, les autres forces politiques devraient mettre de côté leurs divergences, s’unir pour exiger la tenue de véritables élections présidentielles en 2024.

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