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Arrestation imminente du gouverneur d’Anjouan

Abdou Salami Abdou, le gouverneur d’Anjouan qui est actuellement à Moroni, est dans le viseur de la justice avec son commissaire aux finances. Sans le citer de nom, le procureur de la république à Moroni a confirmé ce qui n’était qu’une rumeur. Le magistrat qui fait office de commissaire du gouvernement sur l’affaire de tentative d’assassinat contre le vice-président Moustadroine prépare l’opinion à cet effet: « Pour l’instant nous n’avons arrêté que les exécutants, pas les commanditaires alors que nous les connaissons.

En effet, les éléments d’enquête dont nous disposons en ce moment nous permettent de soupçonner certains dirigeants en exercice de l’île d’Anjouan », s’est fendu devant la presse ce 12 septembre dans son bureau. Il n’est pas sans savoir que l’opinion doute des manœuvres politiques derrière les arrestations massives de ces derniers temps. D’où sa colère: « Allez-vous encore dire que c’est de la politique si demain on les arrête ? », s’emporte le missionnaire (il est celui qui a emprisonné les membres de la CRC au temps de Sambi). La mystérieuse tentative d’assassinat a conduit le contrôleur financier du gouvernorat d’Anjouan en prison. Ce dernier, encore moins ses compagnons d’infortune, n’ont jamais cité le nom de Salami comme étant commanditaire. Le vice-président Moustadroine aurait promis 30 millions de nos francs et une nomination à celui qui endossera la dangereuse responsabilité d’embarquer le gouverneur d’Anjouan. En vain. Moroni était obligé d’envoyer un magistrat à Anjouan pour faire le sale boulot alors que le procureur de Mutsa n’a rien trouvé qui met en cause le gouverneur d’Anjouan, après avoir fouillé de fond en comble. Le magistrat dépêché n’a pu rien trouver de probant. Le président Azali avait confié aux notables de Ngazidja que l’assassinat de Moustadroine s’il était abouti aurait profité au parti Juwa, majoritaire au conseil de l’île d’Anjouan. Il s’était dit étonné par le sang froid de Salami quand celui-ci incendie les autorités dans ses discours. Pour Azali, ce flegme en dit long. Histoire de faire croire à l’opinion que Salami mijotait quelque choses depuis longtemps. Ironie du sort, Salami a toujours réussi à contenir sa colère ainsi que celle des Anjouanais. Ces derniers n’ont eu de cesse de faire pression sur lui pour donner son donner l’ordre de battre le pavé. La dernière fois qu’ils s’étaient réunis à Nazico afin de préparer la libération de Sambi et des manifestations continues, les Anjouanais se sont vu démobilisés. Pour cause, Salami s’était infiltré et réussi à dissuader les décideurs: « Ne précipitez pas les choses. L’heure viendra ».

Les Anjouanais commencent à avoir marre de cette position « incompréhensible ». Pour eux, Salami doit prendre une décision vu les arrestations massives qui s’opèrent. Les militants de base du parti lui ont laissé deux choix: soit il accepte la force de la rue, soit il change de stratégie pour se présenter candidat en 2019 à Anjouan et présenter un autre pour la présidentielle. Selon des informations, le gouverneur d’Anjouan adhère à la dernière option. En attendant l’officialisation des candidatures, il s’est entretenu avec le bureau national du parti Juwa. Toujours selon notre source, le député de Moroni nord serait pressenti candidat à la présidentielle. Ça reste à confirmer.

Mchinda Djoumbe

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