À Nioumadzaha, l’émotion est immense. Le destin de Tchitcha, 33 ans, a basculé à la suite d’un accident de la route qui s’est transformé en tragédie médicale. Pris en charge à l’hôpital El-Maarouf le vendredi 12 septembre, il souffrait de fractures à l’humérus et au péroné gauche. Mais l’opération réalisée dans la nuit de son admission s’est révélée défaillante : du sable est resté dans sa plaie, mal nettoyée. Quelques jours plus tard, une odeur nauséabonde envahit sa chambre, signe que sa jambe se décomposait dans des conditions d’hygiène déplorables.
Face à l’urgence, sa famille et tout son village se mobilisent pour organiser une évacuation sanitaire. Les soutiens affluent de la diaspora à Paris et Marseille, ainsi que des associations locales. Après l’obtention tardive d’un certificat médical, Dar es Salaam est choisie comme destination. Le jeudi, Tchitcha est conduit à l’aéroport de Hahaya par une ambulance militaire. Exposé aux regards indiscrets, il doit subir un test douloureux : prouver qu’il peut s’asseoir pour embarquer. Épuisé mais déterminé, il réussit et prend l’avion vers la Tanzanie, accompagné de deux proches.
Mais l’espoir s’éteint brutalement quelques heures après son arrivée. Le diagnostic tombe : la gangrène s’est propagée, infectant les os. Les médecins n’ont plus le choix. Le jeudi soir, Tchitcha est amputé de la jambe gauche. Sa mère, brisée, a dû donner son accord, consciente que la vie de son fils était en jeu.
Ce drame met en lumière les graves manquements du système de santé comorien, notamment à El-Maarouf, où des négligences évitables peuvent avoir des conséquences irréparables. À seulement 33 ans, Tchitcha voit ses projets s’effondrer. Son histoire résonne comme un appel urgent à réformer les conditions de soins dans le pays, pour que plus jamais une telle vie ne soit brisée par des erreurs médicales.
IBM


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