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Amir Abdou ou Stéphane Cusin : qui a vraiment fait mieux avec les Cœlacanthes ?Est-il vraiment rationnel de demander le départ de Cusin ?

 

Alors que la Coupe d’Afrique des nations 2025 est toujours en cours et que la compétition n’a pas encore quitté la phase de groupes, la contestation est déjà montée d’un cran autour de Stefano Cusin. Sur les réseaux sociaux, de nombreux supporters réclament son départ, estimant que l’équipe nationale n’a pas répondu aux attentes. La colère est palpable, parfois violente dans les mots, et traduit une immense frustration. Mais au-delà de l’émotion, une question mérite d’être posée calmement : cette demande de départ est-elle réellement rationnelle si l’on compare objectivement le bilan de Cusin à celui de ses prédécesseurs, notamment celui d’Amir Abdou ?

Il faut d’abord rappeler les faits, car ils sont souvent dilués dans le bruit ambiant. À ce stade de la CAN 2025, les Comores ont disputé trois matchs de phase de groupes. Une défaite 2-0 face au Maroc, pays hôte et favori naturel de la compétition, puis deux matchs nuls, 0-0 contre la Zambie et 0-0 contre le Mali. Le dernier match, face au Mali, était décisif. Une victoire aurait ouvert la porte à une qualification pour le tour suivant. Elle n’est jamais venue, et l’élimination s’est jouée sur ce détail cruel qui fait souvent basculer le football du côté de la désillusion.

Ce bilan, sans victoire, explique largement la colère des supporters. Mais il ne suffit pas, à lui seul, à juger un entraîneur. Comparer Stéphane Cusin à Amir Abdou exige de replacer chaque homme dans son contexte. Amir Abdou a pris une sélection quasiment inconnue sur la scène africaine et l’a conduite vers un moment historique : la première qualification des Comores à une CAN, en 2021. Cette aventure reste gravée dans la mémoire collective, notamment grâce à la victoire retentissante contre le Ghana et à la qualification pour les huitièmes de finale. C’était l’époque de la surprise, de l’enthousiasme brut, d’un football libéré par l’absence totale de pression.

Stéphane Cusin, lui, hérite d’une sélection qui a déjà connu la CAN. La surprise n’existe plus. Les adversaires connaissent les Comores, les attentes ont changé et la pression est bien plus forte. Son premier défi n’était pas de créer un exploit inédit, mais de confirmer. Et sur ce point, un fait est trop souvent oublié dans le débat actuel : sous sa direction, les Comores se sont qualifiées pour la CAN 2025 en terminant premières de leur groupe éliminatoire, devant notamment la Tunisie. Dans le football africain, ce n’est pas un détail, mais un signal fort.

À la phase de groupes, l’équipe n’a pas brillé offensivement, mais elle n’a pas non plus sombré. Deux matchs sans encaisser de but, une organisation solide, une élimination qui se joue sur un match nul frustrant plutôt que sur une déroute. Sportivement, c’est insuffisant pour faire rêver, mais ce n’est pas un effondrement. La comparaison avec l’ère Abdou montre surtout deux missions différentes. Amir Abdou a ouvert la porte de l’histoire. Stéphane Cusin tente de maintenir les Comores à ce niveau, dans un contexte bien plus exigeant.

Dès lors, demander le départ de Cusin est compréhensible sur le plan émotionnel. La CAN est une compétition courte, brutale, où l’absence de victoire laisse un goût amer. Mais rationnellement, la question est plus complexe. Peut-on balayer un entraîneur qui a requalifié les Comores, qui les a amenées à dominer leur groupe éliminatoire et qui n’a pas exposé l’équipe à des humiliations, simplement parce qu’une phase de groupes n’a pas tenu toutes ses promesses ?

Le débat mérite mieux que des réactions à chaud. Il pose une question plus profonde sur l’ambition du football comorien : s’agit-il d’enchaîner des coups d’éclat isolés ou de construire une présence durable sur la scène africaine ? Amir Abdou restera à jamais le pionnier. Stéphane Cusin est, pour l’instant, l’homme de la continuité. Les juger uniquement à l’aune de l’émotion serait peut-être passer à côté de l’essentiel.

ANTUF Chaharane

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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