L’affaire qui secoue la justice comorienne ne cesse de prendre de l’ampleur. Tout a commencé avec la publication sur la page Facebook FCBK FM d’un enregistrement audio dans lequel une femme affirme avoir versé 200 000 francs comoriens au procureur de la République Abdou Ismaël, afin d’obtenir la libération de son fils, poursuivi pour le vol de batteries.
En réaction à cette diffusion, le procureur a ordonné l’arrestation de Abdallah Abdou Hassane, alias Agoi, administrateur de la page pour apporter les preuves.
Dans la foulée, un citoyen, Mohamed Abdoul Bastoi, a publié un message sur Facebook dans lequel il se dit prêt à témoigner dans le cadre d’une éventuelle enquête, dénonçant ce qu’il appelle la « marchandisation de nos libertés ». Il appelle à la mobilisation des victimes présumées de pratiques similaires et à la création d’un « front » pour dénoncer les dérives judiciaires.
« Ce procureur ne fait pas honneur à notre Tribunal. Je suis en mesure de témoigner, si besoin. »
Une prise de parole rare dans un pays où les critiques contre le pouvoir judiciaire restent souvent contenues.
Face à la pression médiatique et aux réactions grandissantes de l’opinion, le procureur Abdou Ismaël est sorti de son silence ce lundi . Il a fermement invité les responsables de la page FCBK FM à se présenter devant la justice avec des preuves :
« Lorsqu’un média publie une information aussi grave, il doit être en mesure de l’appuyer par des preuves tangibles. »
Le magistrat a également averti que toute diffamation serait poursuivie et condamnée, précisant que la liberté de la presse ne saurait être synonyme de calomnie ou de manipulation de l’opinion :
« Les médias n’ont pas le droit de mentir au peuple. Il ne suffit pas de publier un enregistrement pour établir une vérité. Toute personne qui accuse sans preuve devra répondre de ses actes devant la justice. »
IBM


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