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Affaire Bachar : un procès pour diffamation enflamme Moroni

 

 

Moroni, le 5 juin 2025 – Le tribunal correctionnel de Moroni a été le théâtre d’un procès très suivi ce mercredi, dans le cadre de l’affaire dite « Bachar et Nadjda ». L’audience opposait le vidéaste polémiste Bachar à une jeune femme de Moroni, Nadjda, qui l’accuse de diffamation. L’affaire, hautement médiatisée, s’inscrit dans un climat tendu autour des multiples procédures judiciaires visant l’influenceur.

 Qui est Bachar ?

Bachar s’est fait connaître ces dernières années pour ses vidéos virales publiées sur les réseaux sociaux, où il mélange rumeurs, accusations politiques et révélations personnelles. Autoproclamé « voix du peuple », il est souvent accusé de franchir les limites de la liberté d’expression en attaquant frontalement des personnalités publiques, des femmes, ou des membres du gouvernement. Plusieurs plaintes ont été déposées contre lui ces derniers mois, notamment pour diffamation, injures publiques et atteinte à la vie privée. Certaines sont encore en cours d’instruction.

Mardi, Bachar a d’ailleurs été entendu par un juge d’instruction dans une autre affaire connexe, à l’issue de laquelle il a été placé sous contrôle judiciaire.

 La plaignante : Nadjda, agente d’administration à Moroni

Dans l’affaire jugée ce mercredi, Nadjda, une fonctionnaire de la ville de Moroni, accuse Bachar de l’avoir publiquement salie dans ses vidéos. Selon les termes de la citation directe déposée par son avocat, Bachar aurait insinué que la jeune femme avait des relations intimes avec plusieurs personnalités de la capitale, des propos jugés diffamatoires et sans fondement.

Nadjda a décidé de porter plainte après que plusieurs vidéos la citant directement ont circulé sur Facebook et TikTok. Son avocat affirme que les preuves vidéo suffisent à caractériser la diffamation, justifiant ainsi l’absence d’instruction préalable.

 Une mobilisation inédite pour une femme diffamée

Fait rare, des habitantes de Moroni se sont mobilisées en soutien à Nadjda, dénonçant l’humiliation publique et réclamant le respect des femmes. Brandissant des banderoles lors d’un rassemblement discret mais symbolique, elles ont affirmé leur solidarité envers leur concitoyenne, dans une société où les questions de réputation et de morale sont très sensibles.

 Une audience sous haute tension

L’arrivée de Bachar au palais de justice a attiré une foule compacte, encadrée par un important dispositif de sécurité, avec la présence remarquée de militaires. Traversant une passerelle sécurisée, Bachar a levé la main en signe de victoire, un geste théâtral filmé par plusieurs téléphones, devenu viral sur les réseaux sociaux dans les heures qui ont suivi.

 Des personnalités citées aux côtés de Bachar

La plainte de Nadjda vise également cinq autres personnalités accusées d’avoir encouragé ou financé Bachar dans sa campagne de diffamation :

  • Abdou Fatah Said, ancien maire de Moroni
  • Abdou Saïd M’dahoma, ancien député
  • Sarah Saïd M’dahoma, entrepreneuse et sœur du précédent
  • Ali Ibouroi, ancien ministre des Hydrocarbures
  • Aboudou Elyas, conseiller au ministère des Finances (absent du pays)

Selon plusieurs témoignages, Bachar aurait affirmé qu’il ne parle jamais gratuitement, et que ceux qui veulent qu’il s’exprime – ou qu’il se taise – doivent le payer.

Le maire actuel de Moroni, entendu comme témoin, a déclaré que Bachar lui aurait demandé de l’argent pour ne plus évoquer l’affaire Nadjda.

 Démentis et contre-attaques

L’avocat des anciens élus, notamment de l’ancien maire Abdou Fatah Said et de l’ex-député Abdou Saïd M’dahoma, a nié toute implication, affirmant qu’il n’existe aucune preuve matérielle – ni transaction, ni conversation compromettante.
De son côté, Abdou Saïd M’dahoma s’est dit « choqué » de voir sa sœur mêlée à une affaire politique, rappelant qu’il a toujours été loyal envers le régime en place.

 Une affaire qui dépasse le simple cas de diffamation

L’audience, qui a duré près de neuf heures (de 8h à 17h), s’est conclue par la mise en délibéré du jugement au jeudi 12 juin.
L’avocat de Nadjda s’est déclaré confiant, affirmant que d’autres plaintes visant Bachar sont toujours en cours d’instruction. Nadjda, de son côté, a décidé de se constituer partie civile dans ces autres procédures.

ANTUF Chaharane 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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