
Hamada Madi Boléro, figure emblématique et puissant Conseiller diplomatique du Président Azali Assoumani, a été limogé. Le décret présidentiel, daté du 30 juillet 2025, confirme son remplacement par Monsieur DJAE AHAMADA CHANFI, marquant un tournant majeur dans une période déjà agitée pour le premier cercle du chef de l’État.
Ce limogeage intervient dans un contexte de vive tension, alors que Hamada Madi Boléro est au cœur de l’épineuse « affaire Bachar », un dossier politico-judiciaire qui secoue actuellement le pays. Il a été placé sous contrôle judiciaire le 5 juin dernier dans le cadre de cette affaire, impliquant des accusations d’escroquerie et de divulgation de fausses informations. Bien que le procureur de la République n’ait pas publiquement confirmé tous les détails de son statut judiciaire, les informations concernant son implication et son placement sous contrôle judiciaire ont largement circulé depuis début juin 2025.
Hamada Madi Boléro n’est pas un inconnu de la scène politique comorienne. Ancien Premier ministre (2000-2002) et même Président par intérim en 2002, il a été l’un des plus fidèles et influents collaborateurs d’Azali Assoumani depuis plus de deux décennies. Sa proximité et sa loyauté envers le président étaient reconnues de tous, faisant de lui l’un des hommes de confiance incontournables du régime.
Son limogeage, en pleine tourmente judiciaire, fragilise inévitablement le pouvoir en place et jette une ombre sur la transparence et la gouvernance au sommet de l’État. Si la mise sous contrôle judiciaire d’une personnalité de cette envergure constitue déjà un « séisme politique », son éviction officielle du cercle présidentiel envoie un message fort quant à la volonté – ou la contrainte – de faire face aux implications de l’affaire Bachar.
La nomination de DJAE AHAMADA CHANFI pour succéder à Hamada Madi Boléro à un poste aussi stratégique montre la nécessité pour la présidence de pourvoir rapidement à cette fonction clé, mais elle ne dissipe pas les interrogations entourant les motivations profondes de ce départ. Les Comoriens restent donc en attente des développements de l’affaire Bachar, qui continue de révéler les fissures au sein de l’élite politique et de mettre à l’épreuve la résilience du gouvernement.
IBM
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