Moroni, le 2 juin 2025 – L’affaire Bachar, qui secoue depuis plusieurs semaines la scène politique comorienne, vient de franchir un cap avec la confirmation par Hamadi M’madi Boléro de sa convocation par la justice. Actuel conseiller diplomatique du président Azali Assoumani et ancien président de la Commission de l’Océan Indien, Boléro s’est exprimé ce lundi dans une interview accordée au journaliste Oubeidllah Mchangama, sur FCBK FM.
🔹 Une convocation pour le 4 juin
Lors de cet échange, Boléro a confirmé qu’il est convoqué ce mercredi 4 juin 2025 par le juge d’instruction dans le cadre de l’enquête ouverte sur les complicités présumées autour de l’activiste Abdousalam Ibrahim Mpingo, dit Bachar. Il a cependant précisé qu’il ignore encore les raisons exactes de sa convocation, rappelant qu’« une convocation judiciaire n’indique jamais le motif précis, mais seulement qu’il s’agit d’une affaire vous concernant ».
Cette annonce intervient dans un contexte de tension grandissante, alors que plusieurs personnalités politiques, policières et diplomatiques ont déjà été interpellées ou citées dans le dossier.
🔹 « Je suis une personne ouverte, je parle avec tout le monde »
À la question de savoir s’il avait des liens avec Bachar, Boléro a répondu sans détour : « Oui, je le connais. Je lui ai parlé à cinq ou six reprises ». Il a tenu à préciser que leurs échanges n’avaient rien de confidentiel ou d’illégal, et qu’ils remontaient à une rencontre familiale à Dembeni, bien avant l’actualité politique récente.
Boléro a ajouté qu’il avait découvert seulement plus tard que Bachar résidait à l’étranger, et que leurs conversations s’étaient limitées à des discussions générales. Il a insisté :
« Je suis une personne ouverte, accessible. Je parle avec tout le monde, même avec des membres de l’opposition. »
Il a cité notamment Ahmed Barwane du parti JUWA, qu’il a décrit comme un ami d’enfance.
🔹 Pas d’inquiétude face à une éventuelle arrestation
Concernant les risques d’être placé en garde à vue, à l’instar d’autres personnes citées dans cette affaire, Boléro a répondu avec calme :
« Je n’ai pas peur. Ce ne serait pas la première fois. En juillet 2006, j’ai été emprisonné avec mon épouse sous le régime de Sambi. J’ai été blanchi après avoir fait appel. »
Par cette déclaration, il cherche visiblement à rassurer ses soutiens tout en assumant une posture de transparence face à la justice.
Une affaire aux ramifications politiques profondes
L’affaire Bachar ne cesse de révéler des connexions inattendues entre l’activiste extradé de Tanzanie et certaines figures influentes du pays. Le parquet a déjà émis plusieurs mandats d’arrêt et de dépôt dans cette enquête tentaculaire visant des co-auteurs et complices présumés.
La convocation de Hamadi M’madi Boléro, proche du chef de l’État, marque une nouvelle étape dans l’enquête. Alors que l’opinion publique reste suspendue à l’évolution de ce dossier, la scène politique comorienne pourrait vivre dans les jours à venir un véritable séisme.
ANTUF Chaharane


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