Dans une capitale déjà fragilisée par la montée de la délinquance, l’opération menée ce 4 décembre à Madjadjou sonne comme un signal fort. L’État veut reprendre le contrôle, et il veut le faire maintenant. En début d’après-midi, la police nationale et la gendarmerie ont frappé fort, arrêtant 39 personnes, dont trois femmes, lors d’une descente qualifiée d’« exceptionnelle » par plusieurs responsables sécuritaires.
Ce coup de filet, l’un des plus massifs de ces derniers mois, a permis la saisie de cannabis, de shisha trafiquée, de drogues chimiques, d’alcool et du tristement célèbre vin de coco trembo vuruga. « Certains adolescents de 12 à 15 ansconsomment déjà ces substances », alerte le capitaine Toilib Saïd, visiblement choqué par la jeunesse des usagers. Un constat alarmant qui traduit l’ampleur d’un fléau qui ronge silencieusement les familles comoriennes.
Pour le nouveau commandant de la gendarmerie, Djaffar Ousseine, cette opération n’est que le premier acte d’une offensive plus large baptisée « Pacification de Moroni ». Face à la presse, il a détaillé une stratégie visant à réduire la criminalité, sécuriser les quartiers sensibles et redonner confiance à la population.
Même son de cloche du côté du commandant de la police nationale, Yakutu Abdouroihmane, qui insiste sur la coordination nouvelle entre les forces de sécurité et le ministère de l’Intérieur. La zone surnommée « Coin noir », haut lieu de trafics et d’agressions, est désormais placée sous surveillance renforcée. « Nous allons mettre fin à toutes les formes de délinquance dans la capitale », promet-il.
Pour les autorités, il ne s’agit plus de simples opérations ponctuelles : c’est un plan d’action continu, une bataille de longue haleine pour protéger une jeunesse de plus en plus exposée et une population lassée de vivre sous la menace d’un trafic devenu incontrôlable.
IBM


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