Aux Comores, la mangrove joue un rôle vital pour la protection des littoraux et des populations. Elle freine l’érosion, limite les inondations, filtre naturellement l’eau et agit comme un puits de carbone face au changement climatique. Mais aujourd’hui, cet écosystème unique est en danger.
Selon les données disponibles, 75 hectares de mangroves ont déjà disparu à Ngazidja. À Moroni, la situation est critique : la mangrove de la capitale, qui s’étendait sur 5 hectares avant 1940, ne couvre plus qu’un fragment de moins d’un hectare. Et ce dernier vestige est gravement menacé.
Un trésor naturel transformé en dépotoir
Située à proximité d’un complexe sportif et d’un établissement scolaire, la mangrove de Moroni n’assure plus pleinement son rôle écologique. Déchets sauvages, pollution industrielle, goudron, cimenteries et centrale thermique encerclent désormais ce précieux écosystème. Ce qui devait être un purificateur d’air et un réservoir de biodiversité s’est transformé en zone dégradée.
Des risques pour la capitale
La disparition progressive de la mangrove expose directement Moroni et ses habitants à des risques accrus d’inondations, d’érosion des côtes et de pollution de l’eau. La perte de biodiversité qu’elle entraîne menace également les ressources marines et la sécurité alimentaire des populations riveraines.
Il n’est pas trop tard
Pourtant, les experts restent unanimes : la restauration est encore possible. Avec des actions ciblées – programmes de reboisement, mesures de protection légale, campagnes de sensibilisation citoyenne – la mangrove de Moroni peut redevenir ce qu’elle a toujours été : un rempart écologique indispensable et un patrimoine naturel à transmettre aux générations futures.
ANTUF Chaharane


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